Le lundi 9 octobre de 18h à 20h30 dans l’enceinte de l’Université Paris Diderot Paris-VII, Noise organise une conférence-débat intitulée « L’appropriation culturelle dans les industries créatives : quels enjeux pour les minorités à l’ère internet ? ».
On vous explique pourquoi notre association a souhaité organiser ce débat autour d’un sujet à la fois complexe et clivant.
Déconstruire les rapports de force de la ville pour mieux en promouvoir sa diversité culturelle
La mission fondamentale de Noise est de créer des ponts entre les communautés urbaines en leur offrant une plateforme où elles peuvent s’exprimer et avoir la liberté de se définir d’elles-mêmes.
Depuis 2011, nous avons organisé des conférences sur des problématiques et thématiques aussi variées que : le mouvement Hip-Hop qui est devenu notre pop-culture, des friches urbaines qui s’institutionalisent, nos banlieues qui se gentrifient, l’hypocrisie de notre société face à un cannabis normalisé, une révolution numérique qui impacte inévitablement nos quartiers populaires… En choisissant des sujets qui touchent l’ensemble de notre génération, notre ambition a toujours été de confronter des perspectives variées, et de créer un espace de dialogue.
Cette exigence nécessite d’appréhender et de comprendre les perspectives des minorités, dont la parole est bien trop souvent inaudible dans l’espace public. Cette marginalisation traduit des rapports de force dans lesquels des minorités culturelles et ethniques doivent se battre pour se faire leur place dans la société et se réapproprier leurs narrations. Faire l’économie de ces réflexions, c’est finalement renoncer à notre vision horizontale et inclusive de la ville.
Appropriation culturelle : partager nos questionnements et dépasser nos certitudes
Né aux Etats-Unis, le débat sur l’appropriation culturelle suscite de plus en plus d’intérêt en France. Notamment grâce à la diffusion, via les réseaux sociaux, d’argumentaires pointant du doigt les mécanismes de domination sous-jacents.
Toutefois ces discussions numériques peinent parfois à saisir toutes les complexités de ce concept désormais galvaudé. Ce qui n’est pas sans alimenter les hystéries et renforcer des clivages déjà présents dans notre société.
Les membres actif.ve.s de notre association ont des parcours et des origines socioculturelles variés, ce qui favorise une pluralité de nos grilles de lecture, de nos réflexions et avis respectifs sur la question de l’appropriation culturelle.
Il nous a cependant à tou.te.s paru essentiel de dépasser nos propres certitudes et de partager nos questionnements internes. Et la meilleure manière de le faire, c’est d’organiser une discussion qui puisse dépassionner et dégrossir le sujet.
Sortir des postures défensives et accusatoires, pour un dialogue constructif
Notre débat sur l’appropriation culturelle souhaite permettre de prendre de la hauteur, d’être au plus près des différentes réalités et d’éviter de nous enfermer dans des postures défensives et accusatoires.
Nous tenons à donner la parole à des chercheuses (Monique Jeudy-Ballini et Nacira Guenif), sociologues, artistes (Marina Wilson et Myriam Dao) et entrepreneur (Moulaye Taboure) qui, au-delà de leurs travaux de définition sur les termes du débat, pourront nous offrir des lectures nuancées du sujet.
Cette pluralité de points de vue exprime aussi des récits de vie, des vécus divers où se mélangent des parcours singuliers qui ont également leurs propres contradictions mais qui, à leur échelle, remettent en cause les déterminismes qui structurent nos sociétés urbaines.
À ce titre, la participation du public sera très importante à nos yeux, car elle permettra d’enrichir cette diversité de perspectives et d’opinions qui nourriront une réflexion collective plus profonde et plus pertinente sur les dynamiques culturelles qui animent nos villes.
On vous attend tou.te.s nombreux.ses ce lundi 9 octobre à 18h à l’Université Paris Diderot – Paris VII !
A très vite,
Le Noise Crew