Maxou, roi du tacos

Connu de tous les jeunes de Livry et de ses clients réguliers au kebab Genius, Maxou est le roi incontesté du tacos. Pourtant, rien ne le destinait aux cuisines de la banlieue nord. Retour sur un parcours semé d’embûches.

Vendredi 14 décembre 2018, Livry-Gargan, 11h00. C’est l’heure où Maxou ouvre le volet métallique qui cache la devanture du Génius. Il s’attelle à mettre la viande sur la broche et à sortir les légumes frais pour le midi. C’est ici que tout a changé pour lui.

Le Génius, grec phare de la ville, a ouvert ses portes il y a 5 ans, et derrière les fourneaux c’est Maxou, sans égal, un vrai cuistot. On y trouve chaque midi des dizaines de lycéens attendant de déguster leurs commandes. « Hey mon ami, ça va? Qu’est ce que je peux te faire à manger ?  » C’est toujours comme ça que Maxou commence les conversations.

Ce jeune Bangladeshi de 28 ans arrivé en Europe à l’âge de 20 ans, a travaillé comme vendeur ambulant en Angleterre pendant 2 ans avant d’arriver en France. Plus précisément à Paris, où il a dû continuer les premiers temps à vendre des objets touristiques dans la rue, comme à Londres. Sa rencontre avec Hakim, propriétaire du Génius, va radicalement changer son quotidien. C’est Hakim qui a entrepris les démarches administratives pour que Maxou obtienne ses papiers français. C’est ce qui lui a permis d’obtenir un travail.

Aujourd’hui ce qu’il maîtrise le mieux c’est les tacos 2 viandes. Il a sa technique. Maxou est très conscient de tout ce que le Génius a pu lui apporter : «  je suis fier de faire à manger à tous ces gens, et de les voir revenir semaine après semaine, ça veut dire que je cuisine bien ». Ces conditions lui permettent d’envoyer chaque mois de l’argent à sa famille au Bangladesh. Ses parents, frères et soeurs peuvent compter sur l’aîné de la famille pour les aider, même à des milliers de kilomètres. « Ma famille me manque, mais c’est aussi pour eux que je fais tout ça ».

Très discret, Maxou n’a pas tendance à en dire beaucoup plus sur sa vie, personne ne l’a jamais entendu se plaindre. Le Génius a récemment changé de propriétaire mais Maxou se retrouve toujours derrière les fourneaux, signe de l’attachement pour son travail et ses clients.

Un portrait écrit par Thomas, dans le cadre de programme Le Bruit de Ma Ville

Couverture : Clément Lecocq
Icône tacos crée par Maxim Kulikov from the Noun Project