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Yamina et sa foi : une source d’apaisement

Ce jour là, Yamina était assise seule sur le banc du parc urbain du Blanc-Mesnil. Elle débute la conversation : « il fait froid aujourd’hui ! ». Elle porte un foulard bleu clair qui se fond avec son teint, tout aussi clair. Elle a assorti à un manteau noir, une jupe bleu foncé et une paire de bottines. Quelques rides entourent ses yeux marrons et ses lèvres roses esquissent toujours un sourire. Son teint pâle est réchauffé par ses pommettes très roses malgré son nez rougi par le froid. Mais ce qui caractérise le plus cette mère de famille, âgée de 50 ans, c’est la grande importance qu’elle accorde à la religion dans sa vie.

Ce qui est le plus étonnant chez cette personne c’est son positivisme. Peu importe le sujet qu’elle aborde, il se termine toujours sur une note positive et pleine d’espoir. Le sourire n’a pas quitté son visage même lorsqu’elle m’a révélé qu’une grave maladie a emporté son mari. Elle fait preuve de recul, pèse le pour, le contre et distingue le positif du négatif. C’est sans doute de Dieu que vient cette sagesse.

En effet, la religion a une grande importance pour Yamina : « Tu sais y’a des choses, je sais pas pourquoi ça nous arrive à nous, mais c’est comme ça, c’est Dieu qui l’a voulu ». Tunisienne, elle raconte qu’elle est arrivée en France à l’âge de 9 ans. C’était difficile au début : elle a dû arrêter l’école parce qu’elle « ne comprenait rien ». Mais c’est sa foi qui lui a permis de se surpasser. Elle a appris à écrire et à maîtriser la langue française auprès d’une association d’Aubervilliers.

Il y a dix ans, c’est au Blanc-Mesnil que Yamina décide de déménager : « cette ville je l’aime beaucoup, c’est différent d’avant (…) c’est différent d’Aubervilliers ». Ici, elle a  ses habitudes. Le vendredi, sa foi la pousse à se rendre à la mosquée. Le mercredi, c’est au sud du Blanc-Mesnil qu’elle se rend pour acheter ses fruits et légumes frais. « Grâce à Dieu » elle se sent bien ici : « au marché, on me dit toujours qu’on est content de me voir ».

Aujourd’hui veuve, Yamina a élevé ses 8 enfants, seule. C’était dur, mais elle ne regrette rien. « Moi je dis merci à Dieu pour tout (…) je préfère accepter les choses comme elles viennent. C’est pas grave si on est triste parfois, tout passe avec le temps ». Certains de ses enfants sont aujourd’hui mariés, le plus jeune est en terminal et retente son bac. Elle est très fière d’eux. Elle a par ailleurs plus de temps pour sa passion : le tricot. Elle confie : « quand mes enfants étaient tous petits comme ça, je leur faisais des écharpes et des bonnets ». Aujourd’hui, sa petite fille profite encore de ces accessoires d’hiver.

Le futur, Yamina l’appréhende avec beaucoup d’enthousiasme et ce malgré les coups durs : « Comme ils disent : le meilleur est à venir. J’ai confiance dans le temps. »


Un portrait écrit par Wafae dans le cadre du projet Le Bruit de Ma Ville

Couverture : Clément Lecocq
Icône tacos crée par Maxim Kulikov from the Noun Project

fixer

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