Portraits

Sibafo ou l’ambition d’une image musicale

Sibafo est un jeune rappeur parisien conscient des exigences de notre ère audio-visuelle et mondialisée. Après un EP franco-anglais avec Castro – la suite est prévue pour 2020, il s’est lancé un défi en solo : sortir un clip par mois. Il prépare actuellement deux projets. Le dernier, « At Night », a atteint les 10 000 vues sur Youtube en moins d’une semaine. La sortie de « MOTION » hier est l’occasion d’un portrait.

Sibafo est un rappeur parisien qui s’investit pleinement dans la musique quand il n’est pas occupé à concocter des cocktails en qualité de barman. Derrière le comptoir, il voit défiler bien des profils. Soirées, expériences de vie et amours sont vite devenus les principaux thèmes  de ses morceaux  Entre Rn’B, Hip-Hop et trap, Sibafo apparaît posé mais technique. Il a déjà sorti deux clips, « Vice » et « At Night », et le second a atteint les 10 000 vues sur Youtube en moins d’une semaine. Mais derrière ce jeune artiste, il y a une histoire et des ambitions particulières…

La musique dans le sang

Le père de Sibafo était musicien et ingénieur du son. Sibafo raconte avec amusement que les repas de famille pouvaient rapidement dérivés en improvisations collectives. La table et les couverts devenaient même des instruments. Son père travaillait notamment dans un studio à Jourdain où Sibafo l’aidait parfois. Il pouvait se retrouver à orchestrer des sessions alors qu’il n’avait que 13 ans. Il lui arrivait même de chanter. À l’époque, Sibafo était passionné de football plus que musique… Il voulait devenir joueur professionnel, mais quand on a la musique dans le sang, on finit par se heurter à l’évidence…

À l’aube d’un projet

Mélomane, il écrit des textes depuis le collège. Il a réellement commencé à enregistrer en 2017 lorsqu’il fit la rencontre de Castro Banks, un rappeur Nigérien. Un mois après leur rencontre en studio, les deux artistes ont sorti leur premier EP, « Vision », comportant huit titres. Puisque Sibafo rappe en français et Castro en anglais, le parisien explique qu’il a été contraint de s’adapter au flow fluide et anglophone ainsi qu’à l’expérience de son camarade – Castro rap depuis à peu près de dix ans. Aller en studio avec celui-ci l’a considérablement poussé en avant. Une expérience enrichissante qui l’a encouragé à poursuivre. Après ce projet, les deux artistes rencontrèrent le compositeur Eyal Hacman. Amoureux du jazz, Eyal proposa aux deux rappeurs des instrus mêlant des genres divers et variés. Sibafo fut comblé. Cette combinaison donna naissance à cinq titres prévus d’ici 2020.

Des ambitions

Sibafo se concentre désormais sur sa carrière solo. En attendant que sortent ses projets avec Eyal Hacman et d’autres avec Castro, il s’est mis en tête de sortir un clip par mois pendant deux ans. Par sa démarche, il affirme chercher à se découvrir pleinement ainsi qu’explorer les différent aspects de sa musique. Au total, vingt-quatre morceaux sont déjà prévus pour ses différents projets. Des ambitions qu’il n’atteindra que par la patience, lui qui affirme qu’il est nécessaire de prendre son temps. « La patience, c’est très important. Il faut souvent bosser un peu plus pour mieux se découvrir, et aussi pour donner le meilleur de soi-même », confie-t-il au média RAPoésie.

Dans un ère audio-visuelle, il souhaite offrir une image à un public qui en réclame. Il veut donner un maximum de visibilité sur son art par le biais de clips. Sibafo ne cache pas vouloir s’inscrire dans la tendance moderne. Il s’agit donc de construire une identité visuelle. Pour s’assurer que cette image soit authentique, qu’elle le représente vraiment, il a donné sa confiance à Antoine Guilloteau. Lequel réalise tous les clips de Sibafo pour créer une signature efficace à laquelle le public pourra s’identifier. Sibafo s’occupe également d’une bonne partie de la direction artistique.

On vous laisse avec leur dernière production…

Jonas Kerszner

Poète, romancier, philosophe et journaliste, l'auteur écrit depuis son plus jeune âge. Le jeune parisien a déjà publié 5 ouvrages, et son premier à 17 ans. Désormais diplômé d’une licence de Lettres et Sciences Humaines, Il poursuit des études de Journalisme. Jonas Kerszner travaille aussi dans une agence digitale en tant que rédacteur freelance, et il écrit notamment pour le Noise la Ville magazine.

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Jonas Kerszner

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