Monde

New York, Calme et Volupté

Chaque jour, New York me surprend et par sa magnificence, et par son habilité à se défaire des clichés qu’on lui prête trop facilement. Pourtant, j’ai dû entre une centaine de personnes dire « Je ne pourrais jamais vivre à New York. C’est beaucoup trop oppressant ».

Je trouve cette phrase si étrange, si injustifiée, que je suspecte la raison suivante : New York est en fait une ville si chargée d’énergie et d’a priori que beaucoup de gens ont peur de trop s’y attacher. Comme s’ils savaient au fond d’eux-mêmes que s’attacher à New York, s’abandonner à sa richesse, c’était sûrement ne plus jamais vouloir vivre ailleurs. D’ailleurs, combien de personnes s’y sont arrêtées quelques temps et en ont parlé toute le vie ensuite ?

Mais pourquoi cette inquiétude? Comme moi, ces personnes ont probablement juste besoin d’un équilibre entre ébullition urbaine et calme… et peur que New York ne puisse leur apporter.

Et pourtant.

Riverside Park, Upper West Side

Respirations urbaines

J’avais déjà visité New York une dizaine de fois avant de m’y installer. Ces voyages, comme autant d’occasions de découvrir la ville vivante, derrière l’image que je m’en étais construite au fil des films, m’avaient permis de me rendre compte de deux choses:

  1. New York n’est intimidante aux yeux de celui qui la visite que parce qu’il tente de caser un maximum de sight-seeing surpeuplé en quelques jours. Tel n’est pas le train de vie quotidien du New Yorkais. Dieu merci. Cela rendrait quiconque fou.
  2. Pour tous ses endroits à l’effervescence folle, New York compte autant si ce n’est plus d’oasis reposantes. Ce qui en fait, selon moi, la ville idéale.

De nature introvertie, amoureuse de grands espaces verts et pas exactement « high energy », je pense être loin de l’idée que beaucoup se font de la New Yorkaise typique.

Somewhere in Midtown

Pourtant, je n’ai jamais eu l’âme aussi sereine que depuis que j’habite à New York. Parce que j’aime l’art, l’aventure, la surprise et la diversité.

Et quelque chose me dit que si vous avez choisi de lire cet article, sur ce site en particulier, vous vous retrouverez probablement dans ce que je dis.

Si j’ai besoin de calme, je peux tout simplement me réfugier dans mon petit appartement d’Alphabet City, un café, ou l’un des centaines de parcs et petits jardins de la ville.  Il y en a forcément un à proximité, au milieu d’un bloc, entre les immeubles. Comme Bryant Park par exemple, logé derrière la New York Public Library, entouré d’édifices importants (Salesforce Tower) – si ce n’est intimidants (la tour noire du Bryant Park Hotel) -. Je peux aussi partir à la plage à Coney Island, où l’air que l’on respire sent les vacances et les yeux peuvent se repaître de couleurs vives.

Hyde Park et son sombre hôtel. Crédit Louise Aymard

Coney Island la nuit

Car en effet, tout New York n’est pas « l’oppressant », « le bondé », « l’over-the-top» Time Square.

La foule en silence

D’ailleurs, Time Square ne mérite pas cette réputation : dans les premiers jours après mon emménagement, prise d’une envie de m’imprégner de l’énergie de ma nouvelle ville, je décidai d’aller m’asseoir sur le fameux escalier rouge situé au milieu du Square.

C’était la fin de l’été, il faisait bon, et comme d’habitude dans de telles conditions, touristes et New Yorkais affluaient et recouvraient l’espace qui s’étalait devant moi.

Mais contre toute attente : le calme. Un quasi silence.

Times Square – 50th St Subway Exit

La scène, pourtant visuellement digne d’un « Cherchez Charlie », n’émettait qu’une clameur légère et heureuse.


Texte et photos : Clémentine Aymard Quinn

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