C’est un cinéma brûlant, d’action mais sans cascade, que propose l’association Autres Brésils avec cette 14ème édition du festival Brésil en Mouvements. Leur point commun est d’être au cœur de l’action, dans la rue, les quartiers et les espaces où l’on subit et l’on résiste aux attaques contre les droits humains. Spoiler alert, la bande annonce démarre sur un enfant chef d’orchestre trouvant l’harmonie dans vacarme de son bidonville…
Un peu de contexte peut-être. Depuis 2005, le Festival Brésil en Mouvement est une semaine de projections et débats sur les droits humains et les questions sociales et environnementales au Brésil. L’association Autres Brésils, créée en 2002 par des militants brésiliens et français, prend alors ce temps de découverte pour présenter les regards des brésiliens sur quelques-unes des grandes problématiques sociales et environnementales, en trouvant les parallèles avec des enjeux similaires en France.
Tout au long de l’année, nous intervenons dans les débats et parfois médias pour apporter un regard critique, sous dissonant des images et discours préfabriquées par une prétendue neutralité de « l’info » au 20h. On fait aussi écho, en traduisant les blogs et les articles, à celles et ceux qui observent cette violence et font l’espoir au quotidien, comme par exemple « l’effet Marielle Franco [1]» à l’approche des élections en octobre 2018. Toutes les traductions sont disponibles en ligne sur la page : autresbrésils.net
Cette année, le festival se tiendra du 19 au 23 septembre au cinéma Les 7 Parnassiens. C’est pour nous un nouvel espace et nous sommes très enthousiaste à l’idée d’y accueillir un public encore plus nombreux.
Cette année ne sera pas comme les autres. Le festival aura lieu la veille des élections présidentielles où le candidat avec le plus d’intention de vote est en prison – l’ancien président Lula[2] ; et le second est une version cauchemardesque, et pourtant bouffone, de l’extrême droite pro dictature militaire[3].
Alors cette édition est celle d’un pays en transe. Celle d’un peuple et un cinéma refusant d’être anéantis par les acteurs violents qu’ils connaissant trop bien. Ce souffle de vie, de survie et de résistance anime les dix-huit films sélectionnés pour leur capacité faire justice aux luttes en cours. En particulier, je vous recommande le film « Ils nettoient par le feu » qui présente depuis le regard des habitants, les incendies criminels dans les favelas de São Paulo qui font le jeu des promoteurs immobiliers. Pour consulter le programme, cliquer ici.
Nous sommes particulièrement heureux de consacrer une séance inédite au festival brésilien CachoeiraDoc. Depuis 2010 ce festival montre un cinéma documentaire innovant, capable de penser l’esthétique et le politique dans la région de Bahia. Sa créatrice Amaranta César, sera là pour présenter les films et animer le débat.
Personne ne restera assis confortablement dans la salle de cinéma. Dès la session d’ouverture (19/09), la Baronne (Baronesa, Juliana Antunes, 2017) vous mettra face à des fières habitantes de favelas de Belo Horizonte qui portent des noms de femmes. Puis nous découvrirons Bixa Travesty (Kiko Goiffman, Claudia Priscilla, 2018), où l’on suit Linn Da Quebrada (sur la photo), performeuse noire et trans de la périphérie de São Paulo. Cette deuxième séance (21/09), réalisée en partenariat avec le festival Chéries-Chéris, nous plonge dans le quotidien de la scène queer des favelas. Une occasion en or pour voir et écouter un Brésil que méconnaisse la majorité des brésiliens eux-mêmes.
Vous pouvez aussi contribuer à rendre ce festival possible, d’abord en venant voir les sessions ! Mais aussi en nous aidant, soit à distribuer des flyers dans votre fac/boulot soit en nous soutenant sur HelloAsso !
[1] Marielle Franco a été assassinée le 14 mars 2018. Elle était conseillère municipale de la ville de Rio de Janeiro, seule femme noire, lesbienne et habitantes du complexe de favela de la Marée au nord de la ville de Rio. L’enquête de son assassinat politique piétine.
[2] Et d’ailleurs, suite à une décision politique du Tribunal Electoral Supérieur, n’a plus le droit de se présenter aux élections.
[3] Bien que les portraits alarmistes soient caricaturaux, la presse française a déjà largement présenté ce candidat homophobe, raciste, misogyne dont le programme politique est « Le Brésil avant tout et Dieu au-dessus »
Texte : Luc Duffles Aldon
Couverture : Brésil en mouvements
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