Les 27, 28 et 29 juillet derniers avait lieu à Villedieu-les-Poêles le festival éco-citoyen Les Pluies de Juillet. Au programme projections et conférences autour du thème du développement durable, démonstrations culinaires et concerts. Au milieu de tout ça, un indie groupe de franciliennes : Juniore.
C’est quoi votre ville ?
Anna : J’ai grandi à Nice, précisément sur le port de Nice et ça doit faire 20 ans que j’habite à Paris dans le 10e arrondissement.
Swanny : J’ai grandi et habite toujours au fin fond de la Seine-et-Marne vers Coulommiers parce que je n’aime pas Paris et la Seine-et-Marne c’est merveilleux.
Premier souvenir chacun dans votre ville ?
Anna : J’ai déménagé à Paris vers 18 ans. J’ai toujours vécu dans des endroits où il faisait très beau, à Nice il ne fait jamais très froid l’hiver. Je suis arrivée à Paris, je ne sais plus pourquoi, en février. Je suis sorti un matin avec ce que je pensais être une veste d’hiver et en à peine 5 minutes je me suis rendue compte de ce qu’était l’hiver à Paris et que j’allais probablement souffrir. Du coup dès que je rencontre des gens du sud qui montent vivre à Paris, je leur demande s’ils ont prévu une doudoune.
Où est-ce que vous allez pour vous poser ?
Swanny : J’adore la Cour Carrée du Louvre. Que tu arrives par les quais de Seine ou par la rue de Rivoli, à mesure que tu avances vers le centre le bruit de la ville disparaît. Au bout d’un moment t’es juste entourée de touristes qui sont duper dans ce calme, c’est merveilleux.
Votre ville idéale ?
Anna : Faut qu’il y ait la mer et la montagne pour Swanny.
Swanny : Ouais la mer et la montagne c’est pas mal, il faudrait aussi du café, des pizzas et des glaces. Je suis sûr que cette ville existe déjà mais nous ne la connaissons pas.
Anna : Ca pourrait être dans les Alpes Maritimes mais il y a trop de gens chiants. Si les Alpes Maritimes c’était merveilleux, on n’irait pas vivre dans une ville où tout est trois fois plus cher et où ta veste ne marche pas l’hiver.
Votre ville cauchemar ?
Anna : Nice c’est un peu ma ville de rêve et ma ville cauchemar. Grandir à Nice c’est le rêve parce que t’es super libre. Les ados se baladent et sortent beaucoup à la mer, dans les bars, etc. Et en même temps c’est une ville hyper facho alors que c’est une ville très métissée. Il y a beaucoup de gens issus de l’immigration maghrébine et contrairement à Marseille, ça ne marche pas très bien. À Nice je ressens une vraie hostilité, une vraie tension. Plus je prends de l’âge et plus ça me dérange, parce qu’il y a plein de gens qui sont moitié-moitié comme moi et c’est pas simple.
Ce qui vous apaise en ville ?
Swanny : Moi c’est quand je sors de la ville que je suis apaisée.
Anna : J’aime bien l’anonymat, c’est-à-dire d’avoir peu de chances de croiser des gens que tu connais. A Paris tu peux être ce que tu veux sans qu’on t’embête, c’est plutôt cool.
Ce qui vous énerve en ville ?
Swanny : L’anonymat, le fait de ne pas vraiment avoir de vie de quartier, de médecin de famille, de retrouver les mêmes personnes chaque jour, etc.
Une musique sur la ville ?
Anna : J’aime bien la chanson de LCD Soundsystem sur New York. Ca nous explique en fait qu’on vit dans des cages à poules. C’est une sorte de déclaration d’amour-haine et j’ai remarqué que c’est souvent ce qu’il se passe dans les chansons dédiées aux villes.
Votre ville rêvée pour jouer un concert ?
Anna : On a déjà joué à Istanbul et c’était chouette. On aimerait désormais jouer à Beyrouth. Il y a une vraie scène musicale dans cette ville, il s’y passe plein de choses. On connait un peu Samy Osta, qui enregistre et produit nos disques. Il est libanais et il lui arrive parfois de travailler avec des groupes libanais. Ça a l’air hyper vivant.
Si vous deviez remplacer un monument parisien par quelque chose ce serait lequel et par quoi ?
Swanny : Alors moi, pas remplacer mais dupliquer. J’aimerais qu’il y ait plus de Tour Eiffel, des Tour Eiffel partout partout.
Anna : L’Arc de Triomphe et les Champs-Elysées c’est chiant, je remplacerais ça par un immense toboggan qui permettrait aux gens d’aller bosser à La Défense plus gentiment.
Propos recueillis par Nadim Pothier
Photo de couverture : Julia Grandperret Motin
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