Paye ta Ville

L’interview « Paye ta Ville » avec Apollo Noir

À l’occasion du Printemps de Bourges 2018, Noise est parti à la rencontre d’Apollo Noir, premier artiste électro à obtenir un prix aux iNouïS, célèbre tremplin musical organisé lors du festival. Le lauréat du prix du jury, nous parle de son rapport à Paris et à la ville. 

T’habites où ?

Je suis originaire d’Auvergne, à côté de Clermont-Ferrand mais j’habite à Paris.

T’y es depuis combien de temps ?

Ça fait 12 ans que j’habite à Paris maintenant.

Ton premier souvenir marquant dans ta ville ?

Le quartier dans lequel j’ai emménagé en arrivant à Paris, dans le 5ème vers St Michel, rue St Jacques. C’était juste à côté de Notre Dame et je me suis dit : c’est pas mal…

Une expression de ta ville que tu aimes bien ?

J’aime bien les petits tics de langage. C’est pas vraiment des mots, plutôt des bruits. Je suis souvent dans le 10ème vers Strasbourg St Denis et il y a souvent des gars, des coiffeurs, qui essayent d’attirer par de petits bruits et ça me fait marrer.

Où est-ce que tu vas pour te poser ?

J’habite dans le 13ème, c’est assez cool. J’adore me poser sur l’esplanade de la BNF, ce coin on dirait un peu Jurassic Park.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ?

Ah génial ! Alors pour lui trouver un nom c’est pas évident mais pour une ville imaginaire, déjà il faudrait qu’il y ait une montagne dans la ville, avec une forêt et la mer autour. Un peu comme une île en fait ! Ouais, il y aurait une montagne au milieu, avec une grosse forêt, puis la ville un peu sur le tour et puis la mer. Ça pourrait s’appeler Santa Clarita.

Qu’est ce qui t’apaise en ville ?

C’est très dur ça.. Est-ce que la ville m’apaise ? Pas sûr. Le 13ème m’apaise, mon quartier.

Qu’est ce qui t’énerve en ville ?

Le bruit, le monde. J’aime pas quand il y a trop de monde. J’ai un peu de mal avec la foule. Quand je tombe dans des coins, comme dans le 10ème, où il y a beaucoup de monde, je suis très mal. Enfin, je m’en sors ! Mais j’ai un peu de mal.

Ville de jour ou ville de nuit ?

Ville de nuit.

La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ?

J’aime bien faire le marché ! (rires)

Et dans un ville étrangère ?

Si je peux lire la langue, j’aime bien lire les journaux étrangers.

La ville où prendre sa retraite ?

Je me vois plutôt prendre ma retraite à la campagne. Il y a trop d’endroits que j’aime, c’est pas évident.. Mais j’aime bien Big Sur, en Californie. C’est un coin tranquille et le climat est doux.

Big Sur en Californie

Une musique sur la ville ?

La première qui me vient à l’esprit c’est LDC Soundsystem : « New York, I Love You But You’re Bringing Me Down ». Ça veut tout dire !

Un film sur la ville ?

C’est pas vraiment la ville, mais je pense au film « Brazil ».

Si tu devais remplacer un monument de ton choix par quelque chose ce serait lequel et par quoi ?

En fait, le coin où j’habite c’est vers la rue Jeanne d’Arc, et souvent il y a une manif FN qui part de la statue de Jeanne d’Arc. Je virerais bien cette statue pour y mettre une petite forêt. Un truc Off.

Ton endroit préféré dans le monde pour voir un live de musique ?

J’aime bien Paris pour ça !

Ta ville cauchemar ?

J’en ai pas assez fait alors je veux pas dire de conneries donc.. Paris ! (rires)

Et ta ville idéale ?

Bah Paris ! (rires)

Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la ville ?

Un truc du style : « Est-ce que la ville t’inspire pour faire de la musique ? ». Ça aurait pu être une bonne question. Même si je ne sais pas si j’aurais pu y répondre ! C’est autant la ville que la campagne, j’adore le côté nature. Vu que je fais de la musique électronique, que c’est un peu haché, il y a un côté assez urbain, mais j’aime bien me dire que les origines sont plutôt organiques et naturelles.


Propos recueillis par Fiona Forte

Photo de couverture : Nayara Barros

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Fiona Forte

Originaire de l’Essonne, Fiona construit sa réflexion autour de la ville à travers des projets visuels et éditoriaux pensés pour donner la parole aux habitants. Après des études de lettres et de sciences politiques, elle se tourne vers le journalisme et l’organisation de manifestations culturelles, en se spécialisant dans les enjeux urbains. En parallèle, sa pratique photographique s’enrichit au contact des pays qu’elle parcourt, notamment ceux du continent américain, et de reportages en région parisienne. Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un documentaire vidéo sur le carnaval de rue brésilien et à la réalisation d’une série photographique sur les liens entre masculinité, féminité et séduction.

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Fiona Forte

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