Paye ta Ville

L’interview « Paye ta Ville » avec GLGV

Composé de Weizman, B.Y, Myejah, Lenny Jack, Mc Tatin et Money Wood, le crew GLGV était invité sur la scène Spinnup du Printemps de Bourges. Début juin ils ont sorti le clip de leur morceau « Comment te dire adieu ». En attendant leur futur projet en préparation, ils nous parlent du 92, du 95 et de Paris.  

Vous habitez où ?

Myejah : On habite pour la plupart dans le 92, y’en a un qui habite dans le 95. En région parisienne quoi.

Depuis combien de temps ?

Myejah : Depuis qu’on est né.

Votre premier souvenir marquant dans votre ville ?

Myejah : Moi perso c’était la fête de la musique à Antony, ils arrivent à ramener pas mal de bons artistes et y’avait MC Solaar qui est venu un jour. Ca a été assez marquant pour moi.

B.Y : Moi c’était le premier son qu’on avait fait avec le groupe qui s’appellait « Pussy Money Weed », c’était chez moi alors ce jour je m’en rappellerai toute ma vie. C’était notre premier son, pour nous il était lourd mais quelques années plus tard on se rend compte que c’était archi nul (rires).

Yanis : mon meilleur souvenir marquant c’est quand j’avais mixé pour la première partie de Fakear en 2014.

Est-ce que vous trouvez que cette ville a changé ?

Myejah : Ouais, Antony (92) ça s’est embourgeoisé.

Lenny Jack : tous les trois on vient de Rueil-Malmaison (92). Notre ville elle avance avec le temps, y’a des fonds, on habite dans une bonne ville donc voilà tranquillement.

Money Wood : moi je trouve que Taverny (95) a pas tant changé que ça, en soit on grandit tous donc je pense que non.

Où est-ce que vous allez pour vous poser ?

Mc Tatin : on va surtout se poser à Paris, souvent en soirée chez des potes à nous ou chez Myejah qui habite à Paris en ce moment. On va dans des apparts pour travailler la musique ou même juste pour profiter entre nous.

Lenny Jack : ouais c’est ça on est dans le 7ème, le 8ème, le 15, on se balade un petit peu. A la Motte-Picquet, les vrais savent (rires).

Une expression de votre ville que vous aimez bien ?

Myejah : y’a pas d’expression de la ville au sens propre mais y’a des expressions générationnelles. Nous notre expression c’est « tout pour le gang » et « on est ensemble ».

Lenny Jack : ça veut dire on vit tous pour les uns, les autres, dans les épreuves et dans les meilleurs moments qu’on a à passer, que ce soit dans la musique ou en tant qu’amis parce qu’à la base on est tous des frères.

Des bruits de la ville qui vous ont influencés dans tes productions ?

Myejah : le bruit de la ville qu’on a tous connu c’est le bruit du métro ou du rer. Ca c’est vraiment un bruit constant qui nous a forgé.

MC Tatin : les paysages parisiens, le style de vie parisien aussi. En fait on marche beaucoup avec des images et je pense que c’est surtout des images qu’on essaye de retranscrire dans nos textes. C’est ça qui nous inspire.

Comment s’appellerait votre ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ?

MC Tatin : Elle s’appellerait « GLGV Land » et ça serait un gigantesque parc d’attractions, un truc qui fait voyager quoi. Genre faudrait que ce soit une odyssée de passer dans la ville.

Myejah : un peu comme le parc d’attraction de Michael Jackson.

Money Wood : C’est une ville où on pourrait faire des escales de temps en temps, par-ci par-là ; où tu t’arrêtes à un endroit, tu restes 5 jours comme tu restes 6 mois, comme tu veux et après tu repars.

Lenny Jack : tu payes pas.

Money Wood : Ouais c’est ça tout est gratuit.

Le crew GLGV avant leur concert sur la scène Spinnup au Printemps de Bourges 2018. Credit : Fiona Forte.

Votre ville cauchemar ?

Myejah : toutes les villes qui sont sous couvert du Front national.

Ce qui vous apaise en ville ?

Lenny Jack : quand je sors de soirée le matin, c’est le soleil qui commence à se lever dans Paris. T’es dans un boulevard principal et au fond du boulevard t’as le soleil qui tape comme ça, c’est le truc que je kiffe de ouf.

Ce qui vous énerve en ville ?

Myejah : toutes les injustices, les gens qui se font taper dessus, les gens dans la rue. Et sinon, les gens lents, ça m’énerve. Ils vont pas au rythme de la ville en fait.

Ville de jour ou ville de nuit ?

Myejah : ville de nuit, pour nous tous.

Le lieu urbain où vous voudriez tourner un clip ?

Myejah : la fac de Paris 8.

Lenny Jack : Tokyo, Kyoto ou Shibuya. Comme des shaolins.

Money Wood : l’endroit le plus sympa à clipper pour moi ce serait São Paulo. Ca peut être bon délire franchement.

GLGV sur la scène Spinnup Stage au Printemps de Bourges. Credit : Fiona Forte.

La petite habitude que vous avez quand vous êtes dans votre ville ?

Money Wood : le skatepark de Taverny. C’est là que j’ai rencontré à peu près tous les gens avec qui j’ai ridé. Tout simplement parce que c’est l’endroit où on chill aussi.

Et dans une ville étrangère ?

Lenny Jack : choisir ma petite plage. Là où je vais me poser pendant les vacances. Ce genre de plage mamène.

Mc Tatin : essayer de voir le plus de paysages possibles, pour voir toute la diversité de la ville dans laquelle je vais.

Money Wood : Un café tout simplement dans les rues d’une ville étrangère.

La ville où prendre sa retraite ?

Myejah : En Bretagne, à Saint-Philibert, à côté de Carnac, c’est ultra posé.

Mc Tatin : Casablanca, avec ma famille, et j’aimerais bien que tous mes potes soient avec moi.

B. Y : soit en Martinique, soit à Dubaï.

Lenny Jack : Moi ce serait chez moi en Sicile.

Money Wood : à Ouargla, en Algérie, tout simplement.

Une musique sur la ville ?

Myejah : on a fait une musique qui s’appelle « Montparnasse » : on cite chacun un arrondissement qu’on kiffe et qu’on essaye de décrire au mieux.

Un film sur la ville ?

Money Wood : moi ça va être un peu vieux jeu mais « New Jack City ».

Myejah : un film de Larry Clark, « The Smell of Us », son dernier.

Lenny Jack : « Doctor Strange ».

Votre ville rêvée pour jouer un concert ?

Lenny Jack : Los Angeles

Lyejah : New York.

Money Wood : Coachella. Inch’allah, un jour on y arrivera.

Si vous deviez remplacer un monument de votre choix par quelque chose ce serait lequel par quoi ?

Mc Tatin : la statue de la liberté par une statue du groupe parce que je trouve qu’on représente mieux la liberté (rires).

Une question que vous auriez aimé qu’on vous pose au sujet de la ville ?

Le crew : Est-ce que y’a des Burgers King ou des ubers ? En vrai, elle revient tout le temps cette question.


Propos recueillis par Fiona Forte

Photo de couverture : Fiona Forte 

Fiona Forte

Originaire de l’Essonne, Fiona construit sa réflexion autour de la ville à travers des projets visuels et éditoriaux pensés pour donner la parole aux habitants. Après des études de lettres et de sciences politiques, elle se tourne vers le journalisme et l’organisation de manifestations culturelles, en se spécialisant dans les enjeux urbains. En parallèle, sa pratique photographique s’enrichit au contact des pays qu’elle parcourt, notamment ceux du continent américain, et de reportages en région parisienne. Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un documentaire vidéo sur le carnaval de rue brésilien et à la réalisation d’une série photographique sur les liens entre masculinité, féminité et séduction.

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Fiona Forte

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