Paye ta Ville

L’interview « Paye ta Ville » avec Mokish

Mokish, sortira à la rentrée un EP avec des morceaux navigant entre le R&B en anglais et la pop-électro en français. Nous l’avons rencontré quelques heures avant son concert à La Bellevilloise à l’occasion de la soirée Mahalia Zone Libre !

T’habites où ? Paris.

T’y es depuis combien de temps ? Depuis 10 ans.

Ton premier souvenir marquant dans ta ville ? C’est cliché mais je pense aux visites des grands monuments quand j’avais 4 ans. On voit la Tour Eiffel, forcément c’est marquant. Après, tout est marquant pour moi dans cette ville, entre les fêtes et les concerts Place de la République par exemple.

Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? J’ai pas l’impression que ça ait changé. Des touristes, des gens de passage, toutes les classes sociales, des Noirs, des Asiatiques, des Arabes, des Blancs. Pour moi on est toujours dans cette dynamique.

Où est-ce que tu vas pour te poser ? Dans des petits cafés dans le quartier.

Une expression de ta ville que tu aimes bien ? « C’est chanmé ».

Des bruits de la ville qui t’ont influencé dans tes productions ? Le métro. Je faisais beaucoup de rêves sur le métro : juste moi en train de me balader sur les rails, ou un métro en train de sortir de ses rails par exemple. Et du coup je sais pas pourquoi mais le bruit du métro qui claque m’obsède.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Elle s’appellerait « Kerdia », ce serait une ville où on permettrait notamment l’euthanasie et où les coeurs pourraient reposer en paix. En vrai, c’était un sujet de dissertation que j’avais eu en littérature. Il fallait écrire une lettre au Président (rires).

Ta ville cauchemar ? Une ville où on se couche tôt.

Mokish avant son concert à La Bellevilloise pour la soirée Mahalia Zone Libre ! Crédit : Nayara Barros.

Ta balade urbaine préférée ? Une balade qui dure longtemps, la nuit et avec plein de chemins de traverse. Genre dans le 5ème où y’a plein de petites rues improbables.

Ce qui t’apaise en ville ? Entrer dans une librairie.

Ce qui t’énerve en ville ? Les gens négatifs.

Ville de jour ou ville de nuit ? Ville de nuit.

Le lieu urbain où tu voudrais tourner un clip ? La Philharmonie je pense.

La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ? J’avais l’habitude d’aller dans un thé du 11ème avec mes amis tous les vendredi soirs. Et on essaye avec quelques-uns de garder la tradition depuis qu’on a quitté le lycée.

Et dans une autre ville ? Je vais souvent à Toulouse. Là-bas je vais me balader au bord du fleuve.

Le type de personnes que tu aimes observer à une terrasse de café ? Forcément ceux qui sortent du lot, un peu. Ca peut aussi être marrant de s’imaginer la vie des gens, se mettre à leur place.

La ville où prendre sa retraite ? Une ville posée, obligé. Style, au bord de la mer. Je sais pas, Saint-Malo peut-être.

Une ville ou un quartier où marcher la nuit ? Barcelone la nuit ça m’avait marqué. Les rues sont ouvertes, l’été c’est agréable et c’est aussi très underground. On voit plein de visages différents, ça me plait.

Une musique sur la ville ? « GRAND PARIS » de Médine.

Un film sur la ville ? « The Smell of Us » qui capte la jeunesse parisienne et banlieusarde. C’est hyper trash mais c’est un Paris qui existe, un Paris cru.

Ta ville rêvée pour jouer un concert ? New York. Y’a toutes les minorités qui se croisent là-bas et ont construit des choses là-bas, ça me fait fantasmer.

Ton endroit dans le monde préféré pour voir un live de musique ? Peut-être Brasilia.

Si tu devais améliorer quelque chose dans la ville dans laquelle tu vis, ça serait quoi ? L’accès à la culture pour les plus jeunes, en particulier dans les quartiers populaires. Faudrait peut-être plus d’ateliers ou d’initiations gratuites notamment.

Si tu devais remplacer un monument de ton choix par quelque chose ce serait lequel et par quoi ? Je voudrais mettre une statue de Frantz Fanon à la place d’une autre à Paris.

Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la ville ?  Où sont les meilleures fripes ? Forcément, je dirais le Marais, Ménilmontant, République… Mais en vrai y’en a un peu partout à Paris.  


Propos recueillis par Fiona Forte

Photo de couverture : Nayara Barros

Retrouvez Mokish sur Instagram et sur Facebook !

Fiona Forte

Originaire de l’Essonne, Fiona construit sa réflexion autour de la ville à travers des projets visuels et éditoriaux pensés pour donner la parole aux habitants. Après des études de lettres et de sciences politiques, elle se tourne vers le journalisme et l’organisation de manifestations culturelles, en se spécialisant dans les enjeux urbains. En parallèle, sa pratique photographique s’enrichit au contact des pays qu’elle parcourt, notamment ceux du continent américain, et de reportages en région parisienne. Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un documentaire vidéo sur le carnaval de rue brésilien et à la réalisation d’une série photographique sur les liens entre masculinité, féminité et séduction.

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Fiona Forte

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