Bondy avait installé deux écrans géants pour suivre la demi-finale de la Coupe du Monde : un à la mairie et l’autre au Palais des Sports. La ville s’est transformée en fan zone de Mbappé et de l’équipe de France (par extension ?). On refait le match en accéléré.
Il est 20h, les bondynois se sont installés dans le Palais des sports. Dans les gradins, il y a des familles…et beaucoup de journalistes. Ils sont faciles à reconnaître, ce sont les seules personnes sans maquillage ou maillot ! Le match commence. « Kylian, Kylian » dans les gradins. A chaque touche de balle du prodige bondynois, des cris de joie résonnent. Le match avance, et tout le monde parle à son voisin, qu’ils se connaissent ou pas. La tension retombe ? Hop, pour réchauffer l’ambiance, un clapping est lancé par un adolescent, puis un autre plus tard par un enfant… de 5 ans. A croire que ces encouragements ont porté leurs fruits : Umtiti vient de marquer.
Le palais des sport, habituellement blanc et vert, vient de se transformer en bleu blanc rouge en un temps record. Des chants et des danses explosent au milieu du terrain. Le match reprend, et peu à peu la joie est remplacée par le stress. A chaque parade de Lloris tout le monde applaudit. Plusieurs fois, on entend « Benzema, Benzema ». Dès qu’une occasion de but est gâchée par un tir hors cadre. L’affaire Benzema n’est jamais finie.
La tension monte, on est dans les arrêts de jeu. Kylian Mbappé essaie de gagner du temps et se prend un carton jaune pour anti-jeu. Les tribunes rigolent . A Bondy, on lui pardonne ce geste tant que cela permet de gagner du temps. Coup de sifflet final, la joie explose ! Les gens tombent dans les bras des uns des autres. Un groupe au centre du gymnase chante la victoire de la France.
Un peu plus loin deux ados regardent leur téléphone : « On dirait qu’il y a de l’ambiance à la mairie. On y va ? ».
Ils avaient bien raison : à la mairie et dans les rues adjacentes, c’est la fête. Voitures avec des drapeaux partout, circulation bloquée et les motards qui font rugir leurs mécaniques.
« S’ils gagnent, ce sera comme en 1998 ! Voire mieux encore ! » dit un homme en filmant avec son téléphone. Le rond-point est pris d’assaut par les supporters de tous âges . « Qui ne saute pas n’est pas français ! ». La joie est contagieuse, même les plus ronchons esquissent un sourire.
« Ils fêtent comme s’ils ont déjà gagné la finale, c’est pas trop tôt non ?- On fête une qualification en finale, et la belle histoire de Mbappé, c’est déjà pas mal non ? »
C’est vrai, c’est déjà une belle histoire.
Texte et images de Mischael Phémius.