Paye ta Ville

L’interview « Paye ta Ville » avec 4Keus Gang

Après avoir sorti durant tout le mois de mai une série de freestyles, les rappeurs de la cité des 4000 4Keus Gang viennent de sortir « Midi Dans Le Ghetto » en featuring avec Ninho. Le morceau figurera  sur leur album qui sortira à la rentrée.

Vous habitez où ?

Le groupe : La Courneuve.

Depuis combien de temps ? La naissance, on a tous grandi là-bas. Sauf LeBlack qui est arrivé y’a 10 ans.

Votre premier souvenir marquant dans votre ville ?

LeBlack : Tous les souvenirs, ils m’ont trop marqué en fait.

Pékénio : Quand François Hollande il est venu à La Courneuve y’avait pleeeeeeein de police. Toute la cité était bouclée, y’avait des hélicoptères et plein d’autres choses.

© Nayara Barros
© Nayara Barros
© Nayara Barros
© Nayara Barros

Est-ce que vous trouvez que cette ville a changé ?

Pékénio : Ça a changé ouais. Y’a des bâtiments détruits.

LeBlack : L’ambiance aussi, la ville est plus renouvelée avec des nouveaux bâtiments propres. Y’a des gens ils ont déménagé, des frères au placard. La cité elle se vide, ça a changé en beaucoup de choses, en peu de temps.  

Où est-ce que vous allez vous poser ? Au mail de Fontenay ou au café.

Une expression de votre ville que vous aimez bien ? « Vois t’as vu » : ça veut dire « essaye de comprendre » et « Veve », ça veut dire genre « banal ».

Des bruits de la ville qui vous ont influencés dans vos productions ? Les gyrophares, à force de voir ça tous les jours au quotidien. A force de côtoyer ça, ça m’inspire.

Comment s’appellerait votre ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? A peu près comme Miami : la mer, une piscine à l’intérieur de ma villa, plein de chambres, de piscines, de baignoires. Avec ma femme, mes enfants, posé. Ça s’appellerait  « Vie de rêve ».

Votre ville cauchemar ?  Les 4000, la Courneuve (rires).

Ce qui vous apaise en ville ? Le scooter et les moteurs. En vrai tous les trucs avec un moteur, on aime bien.

Ce qui vous énerve en ville ? Les bouchons.

Ville de jour ou ville de nuit ? Les deux.

Le lieu urbain où vous voudriez tourner un clip / faire une perf ? On a déjà assez tourné partout mais allez peut-être à Cuba ou Dubaï.

La petite habitude que vous avez quand vous êtes dans votre ville ? Marcher, faire le tour du quartier.

Et dans une ville étrangère ? Regarder le paysage.

La ville où prendre sa retraite ?

LeBlack : Aux Comores dans mon bled, direct.

Pékénio : Ou Dugny dans le 93, c’est calme.

Une ville ou un quartier où marcher la nuit ? Les 4000.

Une musique sur la ville ? « Bienvenue à La Courneuve » d’Alibi Montana.

Votre ville rêvée pour jouer un concert ? New York, Los Angeles ou Las Vegas.

Et pour voir un concert ? Las Vegas.

Si vous deviez améliorer quelque chose dans votre ville, ce serait quoi ? Moins de police, moins de contrôle banal, inutile et qui sert à rien.

Si vous deviez remplacer un monument de votre choix par quelque chose ce serait lequel par quoi ? La Tour Eiffel déjà elle est irremplaçable. On mettrait la Statue de la Liberté dans notre cité. Nous on veut vivre en paix et tout seul, on a une mentalité à part, c’est la liberté chez nous, tout le monde dit ce qu’il pense. Nous quand on a un truc à dire on le dit direct, genre on va pas passer par quatre chemins, on est libre de tous nos choix.

Une question que vous auriez aimé qu’on vous pose au sujet de la ville ? Est-ce que vous êtes fiers d’habiter à La Courneuve ? Ouais on l’est, une vraie fierté, on la porte dans nos coeurs, 100% Courneuviens.


Propos recueillis par Fiona Forte 

Photos : Nayara Barros 

Fiona Forte

Originaire de l’Essonne, Fiona construit sa réflexion autour de la ville à travers des projets visuels et éditoriaux pensés pour donner la parole aux habitants. Après des études de lettres et de sciences politiques, elle se tourne vers le journalisme et l’organisation de manifestations culturelles, en se spécialisant dans les enjeux urbains. En parallèle, sa pratique photographique s’enrichit au contact des pays qu’elle parcourt, notamment ceux du continent américain, et de reportages en région parisienne. Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un documentaire vidéo sur le carnaval de rue brésilien et à la réalisation d’une série photographique sur les liens entre masculinité, féminité et séduction.

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Fiona Forte

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