Montreuil Paradise Festival, c’est quoi l’état d’esprit ?
Laura Pfohl : C’est la convergence de différentes énergies créatrices vers un même lieu, le parc des Beaumonts, les 7 et 8 juillet, de midi à minuit. Concrètement, Montreuil Paradise c’est une grosse bande de potes, quelques organisateurs, des artistes, une poignée de bricoleurs, et l’envie de créer quelque chose qui soit à la fois local et ouvert, où chacun est le bienvenu, pour venir écouter de la musique, danser, manger ou s’allonger dans l’herbe.
La première valeur-phare c’est un fonctionnement participatif où chaque membre amène ses envies, son savoir-faire et sa culture pour créer un moment gratuit et accessible à tous. La plupart des activités sont gratuites, et les prix des consos sont au minimum. On veut faire un truc libre, diversifié et transgénérationnel où chacun puisse profiter.
La deuxième c’est l’écologie. C’est un festival qui trouve sa raison d’être dans le parc qui l’accueille, les Beaumonts, notre paradis vert. C’est un endroit fantastique avec une immense biodiversité qu’il faut absolument préserver, donc évidemment nos produits sont en circuit court, tout le mobilier est fait à base de récup’ et des toilettes sèches seront à disposition…objectif zéro déchet !
Pourquoi le parc des Beaumonts ?
Elsa Pfohl : C’était une évidence pour nous, Montreuil Paradise ne pouvait être que là. D’abord la plupart des organisateurs habitent autour de cette jonction 93-94 et ont grandi avec ce parc comme espace de liberté. Subjectivement y’a un truc affectif, pour tous les gens du quartier c’est un lieu particulier. Déjà car c’est sans doute le parc le plus sauvage de l’Est parisien, c’est un endroit où l’on est absolument pénard. Je n’ai jamais vu la police y mettre les pieds, et pourtant c’est un havre de paix, un lieu de mixité socioculturelle où familles, amis et amoureux viennent se boire un verre, faire un foot ou profiter d’un coucher de soleil.
Et puis visuellement il est atypique. Il n’est pas immense, un peu plus petit que les Butte Chaumonts, mais sur 22 hectares tu as plein de choses différentes. Côté Fontenay-sous-Bois, au sud, il y de grandes collines verdoyantes, mais en t’enfonçant deux cents mètres plus loin, tu tombes sur huit chèvres qui font leur vie derrière une barrière. Au nord il y a un vaste espace plat où les familles pique-niquent. Au centre il y a des zones de végétation dense, absolument impénétrables…quand t’es gosse c’est la forêt vierge.
Objectivement c’est seulement plus tard en grandissant qu’on a compris que le parc des Beaumonts était une réserve biologique rare, avec 120 espèces d’oiseaux et une flore très diversifiée. C’est une zone Natura 2000 – d’où la présence des herbivores, qui effectuent un débroussaillage sélectif, sans produit agressif, et moins cher qu’avec des machines. Le lycée horticole de Montreuil est accolé au parc, c’est leur terrain de travail.
Donc en fait c’est une interface de rencontre entre plein d’éléments différents, calée entre cités et zones pavillonnaires. C’est important que les gens prennent conscience des ingrédients à rassembler pour obtenir un tel résultat, et du comportement à adopter pour le conserver…
Pourquoi maintenant ?
Laura Pfohl : C’est l’été, on veut vraiment proposer un truc sympa pour tous les enfants du quartier qui ne partent pas en vacances. C’est le moment idéal aussi car c’est la fête des parcs : on est donc en collaboration avec Est Ensemble qui nous soutient et qui animera plusieurs activités de sensibilisation écologique et autres.
Par ailleurs, à plus long terme, avec le Grand Paris et l’extension des lignes de métro, on voit bien que le quartier va changer. La gentrification est un processus en marche, qui changera certainement le parc et ses alentours. On veut profiter de l’espace de liberté qu’il représente encore.
C’est quoi le programme ?
Elsa Pfohl : On essaie de proposer un truc varié, avec un mix d’ateliers et d’activités pour tous les âges : maquillage, arts plastiques, graffiti, slack line, jeux, massages, etc. Niveau musique ça va de la fanfare funk au DJ set en passant par l’open mic et la cumbia. On essaie de privilégier les groupes locaux qui ont une bonne fanbase dans le quartier tout en promettant de belles découvertes pour le public parisien. Côté bar on tient le pari de la qualité pour pas trop cher, avec la délicieuse bière Outland brassée à Fontenay sous-bois, et des assiettes à cinq euros. Et le foot bien sûr, retransmis sous une tonnelle.
Un mot pour les festivaliers ?
Laura Pfohl : On souhaite partager cet espace de liberté, ce petit paradis qu’est le parc des Beaumont, soyez sympa, prenez-en soin !
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