À la fois actrice, danseuse, circassienne et musicienne, l’artiste aux multiples talents, Aloïse Sauvage, s’est prêtée au jeu du PTV avant son concert au Printemps de Bourges. Artiste pluridisciplinaire, vous l’avez sans doute découverte dans le film primé à Cannes, 120 battements par minute réalisé par Robin Campillo.
T’habites où ? J’habite à Montreuil depuis quatre mois. Avant j’habitais à Paris.
Est ce que tu trouves que ta ville a changé ? En fait, c’est difficile à dire, parce que j’ai l’impression d’y être très peu. Là Montreuil c’est très récent… mais même Paris de manière générale. Je bouge beaucoup ce qui fait que j’ai un rapport à la ville très particulier. Je viens m’y reposer, en fait.
Tu viens de quelle ville ? Le Mée-sur-Seine, Seine-et-Marne, 77, à côté de Melun.
Ton premier souvenir marquant dans cette ville? Mon souvenir, c’est l’école à côté du gymnase, du conservatoire, de la piscine, et les marrons, tombés des arbres à l’automne, qu’on se lance dessus à la fin des cours.
Où est ce que tu vas pour te poser en ville ? J’aime beaucoup le Bubble Tea. Je connais tous ceux de Paris, il y en a un ou deux que j’affectionne tout particulièrement dans lesquels je me pose avec mes amis.
Une expression de ta ville ? Il y en a beaucoup… En ce moment, je joue dans un film avec Lorenzo et lui dit tout le temps : « mamène ». C’est pas possible ça mais maintenant je le dis aussi (rire)… Avec mes potes danseurs, on utilise beaucoup l’expression « cimer frère».
La ville dans laquelle tu aimerais habiter ? C’est dur parce que je suis nulle pour faire des choix… Je dirais une ville dans un pays nordique ça pourrait me plaire, par exemple Copenhague. Sinon du côté de Bordeaux parce que c’est une grande ville près de l’océan. Mais après c’est très difficile pour moi de savoir où j’aimerais habiter… En fait, peu importe où je suis, l’essentiel, selon moi, c’est plus l’endroit que je me crée pour moi-même, la bulle dans laquelle me poser.
C’est quoi pour toi le bruit de la ville ? Pour moi, le bruit de la ville c’est carrément lié à des odeurs : c’est un bruit avec une odeur.
Comment pourrait s’appeler ta ville imaginaire et à quoi ressemblerait-elle ? Elle pourrait s’appeler « A-I-R ». Elle serait aérée, belle, propre, avec pas mal de végétations et beaucoup de soleil. Il y aurait plein de petites rues pavées et énormément d’infrastructures pour faire de l’art avec de grandes baies vitrées pour qu’on puisse voir les gens peindre, faire de la musique… Des chiens sans laisses, beaucoup de vélos et des gens qui dansent.
Une ville cauchemar ? Franchement j’ai l’impression que dans chaque ville, il y a des parties cauchemardesques… À Paris, quand tu vois des migrants vivre dans des conditions déplorables, sous des tentes, tu te dis que c’est fou qu’il y ai ça dans des villes. Une ville cauchemar, c’est une ville inhumaine où les gens n’ont pas de respect les uns envers les autres.
Une ville idéale pour jouer un concert ? Une ville où il y a plein de gens qui sourient (rire). J’ai vraiment (vraiment) hâte de tester les festivals, par exemple Cabourg mon amour au bord de la mer.
La ville pour prendre sa retraite ? Je dirais Kyoto, c’est calme, et puis la nourriture est bonne.
Une musique qui te fais penser à la ville ? La version de « Quand on arrive en ville » de Fhin.
Si tu devais remplacer un monument de ta ville, ce serait quel monument et par quoi? Je vais être un peu osée, je vais dire la Tour Eiffel. À la place, on pourrait planter un immense arbre, à l’intérieur duquel on trouverait un centre artistique ouvert à tous, un espace à l’intérieur de la ville dans lequel chacun se sentirait comme dans une bulle.
Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la ville ? Qu’est-ce que ta ville t’a apportée personnellement ? Parce que tout ce que j’ai pu faire dans ma ville (Le Mée-sur-Seine), que ce soit en terme de rencontres, d’activités etc. font que je suis celle que je suis aujourd’hui.
Propos recueillis par Betty Algret
Photo de couverture : Shoes Up
Interview réalisée au Festival de Bourges 2018