Interview | Rob-D : le Doberman de la Race Canine

Membre de la Race Canine, Rob-D est à la fois rappeur et beatmaker. Comme son acolyte Nusky, le rappeur parisien de 23 ans se lance dans une carrière solo en parallèle. Entre quelques anecdotes et sa vision de la vie, le « Doberman de la Race Canine » revient sur son parcours et ce qui l’a forgé.

Si tu devais choisir 3 mots qui te définissent musicalement et humainement ?

(Il réfléchit ) Musicalement, je dirais spontané, mélodieux et technique. Humainement… C’est difficile de se définir ! Solidaire, gentil et casse-couille (rires).

Qu’est ce que t’as appris aux côtés de ton groupe La Race Canine ? Et quelle place t’occupes dedans ?

On a commencé le rap ensemble. A la base on était une bande de potes et on a commencé à faire du son. On a grave évolué ensemble, humainement et musicalement, et on est archi liés, même si ça ne se voit pas trop sur internet. On se retrouve souvent à République car c’est un peu le centre de Paris et comme on est dispersé aux quatre coins de la capitale c’est le plus pratique. Pour la petite histoire, Nusky et Kevlar étaient dans le même bahut. Moi je suis arrivé après par l’intermédiaire d’un pote ! Quand je suis arrivé on a formé ce groupe. Dans la Race K’, musicalement, j’ai une place assez importante vu que je fais des prods et qu’on enregistre souvent chez moi. J’adore trouver les refrains notamment, les mélodies !

Un souvenir de scène qui t’a particulièrement marqué ?

Je me souviens du Narvalo City Show, il y a deux ans. J’avais gagné un concours organisé par Swift Guad. On a eu une place pour y jouer avec mon groupe. C’était assez fort ! D’ailleurs on va jouer à celui de cette année aussi !

Une anecdote drôle avec la Race Canine ?

Une fois je me souviens qu’avec Nusky on était sur le canal. Et il y un mec qui nous a parlé, il ne connaissait pas ce qu’on faisait. Il nous a invité chez lui. On est monté chez le gars mais on s’est rendu compte qu’il était un peu fou ! Vraiment dans son monde. Des capotes partout, des bières partout. On a gratté deux sons sur le vif ! Tournesol et un autre son. Quand il a capté qu’on avait sorti les sons, il nous a envoyé mille messages et mettait des commentaires sur les vidéos… Mais on ne l’a jamais revu (rires).

Des capotes partout, des bières partout.

Dans ton freestyle #aveclahaine épisode 1, tu dis « Je rappe mieux quand je suis tout seul », comment doit-on l’interpréter ?

En fait quand je dis ça c’est pas en parlant forcément de mon groupe. C’est plutôt quand je suis tout seul dans ma chambre ! Je me sens plus libre en étant tout seul et je me sens plus fort. Mais mon message c’était pas « je rappe mieux sans mes potes ». Pour t’éclairer, j’ai tout fait chez moi pour ce freestyle, je l’ai enregistré et mixé ! C’était une prod à l’ancienne sur laquelle je voulais absolument faire quelque chose. Et généralement j’enregistre dans ma chambre. Quand je suis seul j’ai l’impression d’être complètement libre.

Quand je suis seul j’ai l’impression d’être complètement libre.

Comment est-ce que t’as commencé à faire des instrumentals ?

J’ai commencé à faire des instrus 2-3 ans après avoir commencé à rapper. Nusky avait choppé une MPC, il aimait grave faire des prods. Petit je faisais du solfège donc quand j’ai eu Logic (logiciel dédié à la création musicale) j’ai commencé à faire des prods ! Maintenant j’en fait presque tous les jours. J’en ai fait beaucoup pour la Race Canine. Il y a un an, j’ai sorti un petit projet (mettre lien) sur lequel il n’y avait que mes prods.

Tes influences et ton featuring rêvé ?

Il y a beaucoup de funk, de la pop aussi, du rap aussi ça c’est clair. La bossa nova j’adore, tu vois ! Le rn’b aussi, à fond. Et la trap aussi quoi. En y pensant, il y a un artiste que j’aime bien. Il s’appelle Fuego ! Je ferai bien un feat avec lui (rires). Mais en rap français je ne sais pas du tout.

Tes deux freestyles s’appellent #aveclahaine, t’es plutôt la haine ou l’amour ?

C’est marrant parce que depuis que je sors des sons solo, c’est vachement des sons de « lover ». C’est la première fois que je sors des sons plus énervés. Je voulais montrer l’envers du décors. J’avais besoin d’extérioriser des choses que je ressentais.

Dans ton morceau « Détails » tu dis « faut écouter personne même si l’oracle lit l’avenir », qu’est-ce que ça signifie ?

Il y aura toujours des gens qui te diront ce qui est bon de faire pour toi. Mais on a tous notre intuition. Il y a des trucs que j’arrive à faire en écoutant les conseils, d’autres choses où je suis mon instinct. Quand j’ai sorti mon projet « Ora » par exemple, on me disait de faire des sons différents. Pareil pour les clips. Je fais vraiment comme ça sort. Maintenant j’écris même plus réellement mes textes. Je mets une prod et je pose beaucoup à l’instinct, après je vois ce que j’en fais.

T’es membre de la Race Canine, le groupe porte bien son nom, si t’étais une race de chien laquelle tu serais ?

Je serais sûrement un Doberman, quelque chose de bien agressif.

Je serais sûrement un Doberman, quelque chose de bien agressif.

Pour finir, qu’est-ce que tu dirais à ceux qui te connaissent pas pour qu’ils aillent t’écouter ?

Je suis une bonne découverte et j’ai quelque chose d’un peu différent à apporter. Plus brut et plus spontané !


Propos recueillis par Bastien Mirandel

Bastien Mirandel

Mon terrain ? La ville. Je l'arpente aux aurores après une soirée ou dans la nuit noire. A vélo ou à pieds, en voiture ou depuis les toits. Observer et retranscrire, mes maîtres mots.

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