L’interview « Paye ta Ville » avec Isaac Delusion

En tournée dans toute la France et en concert au Casino le 23 avril, Isaac Delusion nous parle de Montreuil et de monocycles. 

C’est quoi ta ville ? J’habite à Montreuil.

T’y habites depuis combien de temps ? Depuis 2 ans.

Ton premier souvenir marquant dans la ville où tu habites ? La naissance de mon fils.

Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? Ouais Montreuil a beaucoup changé. Ça s’est beaucoup développé au cours des dernières années. Ça a pris de la valeur. Il y a plein de bars cools qui ont ouvert aux alentours de chez moi. Ca me permet de sortir sans aller trop loin ou à Paris. De rester à Montreuil. Je suis un peu le Montreuillois typique en fait !

Où est-ce que tu vas pour te poser, être seul ? Je vais à mon studio au Point Éphémère à Jaurès.

La ville où tu es né ? Paris.

Qu’est-ce que tu regrettes de cette ville ? Pas grand chose. J’y ai jamais vraiment habité car j’étais tout petit quand j’y ai vécu. J’aime bien être en banlieue parisienne, c’est plus calme.

Une expression de ta ville que tu aimes bien ? Y’a les expressions un peu de gitans qu’on utilise des fois quand on blague. Par exemple une expression comme « Narvalo ». Ça veut dire un gars quoi.  

La ville où t’aimerais habiter ? À Biarritz parce qu’il y a la mer et que je fais du surf. J’aimerais surfer tous les jours mais à Paris c’est pas possible.

Les bruits de la ville qui t’ont influencé dans tes productions ? Je vois pas trop, à la limite des bruits de la nature j’aurais pu t’en dire mais les bruits de la ville c’est pas trop ce qui m’inspire.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Elle s’appellerait « Soleil Ville ». Y’aurait toujours du soleil déjà, la mer aussi, et on pourrait faire du surf. Y’aurait pas de voitures donc pas de pollution. On pourrait se déplacer en monocycle. Les gens seraient nus aussi, ça c’est sûr.

Ta ville idéale ? Ma ville idéale ce serait pas à ce point-là, mais tout simplement une ville avec un spot de surf et la mer. Où il fasse chaud. Où on puisse se déplacer à vélo (le bus c’est bien mais pas très écolo). Il n’y aurait pas de métro car je déteste le métro.

Ta ville cauchemar ? Ca ressemblerait à des villes que j’ai pu voir en Chine où on peut quasiment pas respirer. L’air est surchargé de pollution, il fait toujours gris car le soleil est constamment caché par le rideau de pollution. Il fait toujours chaud, comme dans un four, les gens se marchent dessus, il n’y a pas de règles de circulation. C’est l’enfer des voitures, dans tous les sens. C’est plein d’injustices sociales.  

Ce qui t’apaise en ville ? Écouter de la musique ou lire un livre.

Ce qui t’énerve en ville ? Les gens qui sont trop pressés. 

Ville de jour ou ville de nuit ? Ville de jour parce que je sors plus trop le soir depuis que j’ai mon petit garçon de trois ans. Maintenant que je suis un père responsable, je tiens à l’emmener à l’école et donc à me lever le matin.

Le lieu urbain où tu voudrais tourner un clip ? New York peut-être : en haut d’une tour.

La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ? J’écoute de la musique.

Et dans une ville étrangère ? Pareil, et je regarde autour de moi : la tête des gens, ce qu’ils font, s’ils ont l’air sympas ou pas.

Le type de personnes que t’aimes observer à une terrasse de café ? J’aime observer tout le monde, sans type particulier. J’essaye de pas avoir d’a priori ou de préférences, de ne pas être trop captivé par l’apparence physique et de regarder tous les gens. En bref : avoir une observation sans jugement.

La ville où prendre ta retraite ? Quiberon en Bretagne ou une ville du Portugal comme Sagres.

La ville ou le quartier où marcher la nuit ? Paris parce que c’est une belle ville et que c’est spacieux. Y’a une ambiance particulière.

Une musique sur la ville ? Princes de la Ville du 113.

Un film sur la ville ? La Haine.

Une peinture ou une photo de la ville ? Edward Hopper pour les peintures, et les amoureux de Doisneau pour la photo.

Ta ville rêvée pour jouer un concert ? Tokyo ! J’y suis jamais allé pour la musique et c’est un de mes fantasmes de faire un concert au Japon. J’adore l’art japonais.

Ton endroit rêvé pour assister à un concert ? En Angleterre, dans un pub, pour être vraiment dans les racines de la musique.

Si tu devais améliorer quelque chose dans la ville dans laquelle tu vis, ça serait quoi ? J’ai un immeuble qui me gâche la vue, ce qui fait que je ne vois rien depuis la fenêtre de chez moi. Donc je pense que je mettrais ce bâtiment autre part.

Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la ville ? La ville c’est pas mon élément, je m’y sens un peu otage. Je ne suis pas très urbain. Pourquoi pas des questions sur la nature, la forêt, la mer… ?


Propos recueillis par Fiona Forte

Photo de couverture : Hellena Burchard

Lis les derniers « Paye ta Ville » avec B.e.Labeu et Tricky

Fiona Forte

Originaire de l’Essonne, Fiona construit sa réflexion autour de la ville à travers des projets visuels et éditoriaux pensés pour donner la parole aux habitants. Après des études de lettres et de sciences politiques, elle se tourne vers le journalisme et l’organisation de manifestations culturelles, en se spécialisant dans les enjeux urbains. En parallèle, sa pratique photographique s’enrichit au contact des pays qu’elle parcourt, notamment ceux du continent américain, et de reportages en région parisienne. Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un documentaire vidéo sur le carnaval de rue brésilien et à la réalisation d’une série photographique sur les liens entre masculinité, féminité et séduction.

Share
Publié par
Fiona Forte

Recent Posts

Nellyah révèle les talents cachés d’Aulnay

Rencontrée aux abords du quai de la ligne B « Saint Michel » en fond…

5 ans ago

Au Bourget, une étudiante qui tient à ses rêves

Laavanya, 18 ans habitante du Bourget vient d'obtenir son bac scientifique. Suite à la plateforme…

5 ans ago

Tarek, le boulanger à l’écoute de ses clients

C’est samedi, il est presque 10 heures, et la pluie et le vent sont au…

5 ans ago

Noureddine, éducateur au grand cœur

Portrait de Noureddine 56 ans, responsable du service jeunesse de la ville du Bourget. Plus…

5 ans ago

Magali : documentaliste au Bourget, habitante dans l’Oise

Après avoir vécu neuf ans au Bourget, Magali, 37 ans, a choisi de déménager dans l’Oise…

5 ans ago

Karim, le restaurateur qui est toujours là

Karim, 34 ans, est le gérant de l’Entracte, un restaurant bar qu’il a ouvert en…

6 ans ago