Le lundi 18 décembre au ciné 104 de Pantin aura lieu une soirée débat autour du documentaire Ouvrir la voix en présence de sa réalisatrice, Amandine Gay et du collectif afro féministe de Pantin.
Donner la parole aux femmes noires
Réalisé en 2016, ce film autofinancé donne la parole aux femmes noires françaises et belges. Pendant plus de deux heures, 24 femmes partagent leur expérience du racisme et du sexisme. Des oppressions qu’elles subissent au quotidien.
Le documentaire explore plusieurs thèmes autour de deux expériences : être une femme noire dans un milieu blanc puis dans un milieu noir.
Les femmes racontent leur enfance, l’âge adulte, la scolarité, le monde du travail et la maternité. Des parcours qui soulèvent des questions sur les représentations collectives, les stéréotypes culturels, l’imaginaire érotique des blancs, le rapport à la religion, à l’homosexualité, ou les idéaux de beauté.
La réalisatrice a pris le parti d’une accumulation de récits qui se font écho, autant de témoignages sur la discrimination et l’ignorance. La fragmentation et la multiplication des voix vise à démontrer qu’il ne s’agit pas d’expériences isolées mais bien de faits de société, de phénomènes politiques. Elle a aussi le mérite de rendre compte du pluralisme et de la complexité des identités noires sans intermédiaire, sans voix off, sans parole d’expert, sans regard surplombant ou paternaliste.
Du refus du CNC au financement participatif
Sans la détermination acharnée de sa réalisatrice Amandine Gay, le projet n’aurait jamais vu le jour. « Ma boîte de production s’appelle Bras de Fer, ce qui représente assez bien ce qu’a été cette aventure pour faire ce film et le mener en salles » explique la comédienne et militante afro féministe. Pendant plusieurs années, elle s’est battue en marge de l’industrie du cinéma pour mener à bien son projet et faire résonner les voix des « afro-descendantes » ou « afropéennes ».
Le film a essuyé un rejet de financement de la part du CNC au motif qu’il ne ne parlerait qu’à un public « captif » ou « de niche ». Si la réponse n’a jamais été formulée en ces termes, Amandine Gay a bien compris qu’on lui reprochait de faire « un film de noirs ».
Pour pallier à l’absence de financement institutionnel, elle lance une campagne de financement participatif et récolte 17 000 euros, qui lui permettront de couvrir une partie des dépenses. Afin de rester totalement indépendante et maître de son projet, la jeune réalisatrice lance sa propre boîte de production au nom évocateur : « Bras de fer ».
Un succès immédiat
Contrairement aux craintes des financeurs, dès sa sortie en salles en 2016, Ouvrir la voix connait un franc succès auprès d’un public majoritairement blanc, vite accompagné d’un fort engouement médiatique.
Ce documentaire arrive à point nommé, dans un contexte où les débats sur l’afroféminisme et l’intersectionnalité commencent enfin à percer dans l’espace public.
Rendez vous ce lundi au ciné 104 de Pantin pour découvrir le film et échanger avec sa réalisatrice !
Infos pratiques
Lundi 18 décembre
20h15-23h15
Ciné 104
104 avenue Jean Lolive
93500 Pantin
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