« Le rap, c’était pas mieux avant. Le rap, c’est mieux toujours » Dégaine ton Style – Part. 2

Dégaine ton Style. Tu ne croiseras pas un gars aux Ulis qui n’ait pas une histoire à raconter sur DTS, les concours de rap organisés dans la ville au début des années 2000. Il y a participé. Ou bien il connaît un mec qui y a clashé. S’il est jeune, il aura vu les cassettes. S’il est passionné, il te sortira les phases devenues des classiques d’initiés. Mais au-delà de battles qui ont marqué toute une génération, Dégaine ton Style a laissé son empreinte sur la ville. Impossible, en écoutant Fik’s Niavo, l’un des créateurs et plume armée de DTS, de ne pas entendre son message : « tout est politique. » Alors on a essayé de vous raconter ce petit bout d’Histoire.

Hier, débutait cette série en vous parlant de la naissance et de l’enfance du projet dans le contexte ulissien (PART I). Bientôt (PART III), ce sera l’âge adulte qui mêle combat et passion posée, toujours sur la même ligne : œuvrer pour ses quartiers.
Aujourd’hui, on vous raconte son adolescence bruyante et explosive.


Au tout début des années 2000, les concours de clashs n’existent pas réellement en France. Il y a bien des concours de rap et d’impro mais le clash, lui, n’existe que sous la forme d’affrontements entre rappeurs, en direct ou par morceaux interposés. De leur côté, les créateurs de Dégaine ton Style sont biberonnés au rap US et ses battles. Cette influence façonne l’ADN de DTS qui est, en 2002, le seul battle français à proposer du clash sur fond d’impro. Puis, entre la première et la seconde édition, 8 Mile sort sur les écrans et des dizaines de concours commencent à se monter un peu partout.

Ce qui fait DTS aussi, c’est son esprit « ghetto ». Les battles sont organisés aux Ulis, par des jeunes des quartiers. Pour beaucoup de gens de l’extérieur, ça signifie en plein milieu des cités d’une banlieue enclavée. Le danger quoi. Et pourtant il n’y aura jamais de baston, sur aucune édition. Les organisateurs y ont veillé. Les rappeurs de l’extérieur seront très bien reçus, tous ceux à qui on a parlé le disent. « Ok, c’est une ville enclavée, ok c’est les quartiers. Mais c’est une ville à la mentalité hip-hop. »

DTS imprime ainsi sa marque de concours de clash ghetto et contribue à sa démocratisation dans le monde du hip-hop français.

C’est dans ce contexte que se prépare le second Dégaine ton Style. La date est posée, ce sera le 7 juin 2003, soit 6 mois après la première édition.

Fik’s Niavo, l’un des quatre créateurs, tient à nouveau à ce que des rappeurs des quatre principaux quartiers des Ulis soient présents. Et pour que les clashs soient de qualité, il engraine tout le monde : « eh mec, je suis passé voir X, il a une vanne de tueur sur toi ! » Il veut du niveau, « ne viens pas en costard ! » On ressort les vieilles histoires, les hontes, les moqueries… Les MCs ont quelques mois pour bosser leurs dossiers. Personne n’est à l’abri mais l’ambiance des préparatifs est bonne, tout le monde est surexcité. « C’était la coupe du monde de rap francophone. »

De gauche à droite : Djon, Bobby Niavo, Gyver Hypman, Fik’s Niavo, Les Ulis, septembre 2017 © Fiona Forte

Templar, qui regrette de ne pas avoir participé au premier, s’inscrit. Même si le clash n’est pas dans sa zone de confort, c’est un challenge. « Dans le clash, l’attitude et le jeu de scène comptent énormément. C’est une discipline avec ses codes. » Après le succès de la première édition, les organisateurs doivent refuser du monde aux inscriptions. Il y a des pré-sélections. Et parmi les sélectionnés, aucun ne sèchera Dégaine ton Style. L’idée fait rire Gyver. « Tu te rends compte? Tu sèches DTS, c’est comme si tu séchais ton mariage ! »

Toujours dans une démarche d’ouverture de sa ville, Fik’s convoque dans le jury des figures de l’extérieur comme Princess Aniès du groupe Les spécialistes et qui animait une émission sur Generations. « C’était important de l’avoir elle, une femme. » Ce qu’il veut, c’est une diversité et une mixité bienveillantes dans un événement qui se veut ouvert à tout.e.s. On retrouve également Sadik Asken comme juge et Specta du Saïan Supa Crew comme parrain, qui clôturera l’édition par un concert.

Sadik Asken, Paris, octobre 2017 ©Yveline Ruaud

Fik’s se souvient du moment où il va chercher Princess Aniès à la gare, vers 18h le jour J. La soirée commence dans deux heures et il n’y a plus personne dans les rues, les gars se concentrent. Impossible de leur parler, « non non, me déconcentre pas. » Gyver Hypman se rappelle avoir vu des MCs habituellement sûrs d’eux, mais ce jour-là « tu leur serres la main, la main est moite. Elle tremble. » Tous posés derrière le Radazik, ils révisent leurs couplets. Ça fait des semaines, d’ailleurs, que l’ambiance est sérieuse et studieuse. Les gars évitent les conneries pour ne pas se retrouver en garde à vue. « Je traversais la rue au passage piéton ! Je voulais pas risquer d’avoir un accident et louper DTS. »

Quand Fik’s arrive devant le Radazik une heure plus tard, c’est Brooklyn. Tout le monde est là, il doit y avoir quelque chose comme 500 personnes amassées devant la salle qui doit en contenir 300 et la foule s’étale jusqu’à la passerelle de la mairie. Les enfants sont debout sur les rambardes. Le gérant du Radazik, lui, a posé un RTT.

Dans le public, tous les quartiers sont représentés. On trouve aussi des gens venus de Paris, d’autres banlieues, de Toulouse ou de Lille. « Mais qu’est-ce que vous faites aux Ulis les gars ! » On y trouve même quelques mecs de labels. L’objectif est atteint. Fik’s le voit, « ce jour-là, on ouvre notre ville, on ouvre nos esprits aux gens de l’extérieur. »

Le temps d’une journée le Radazik, laissé en friche pendant des années, ramène et brasse les habitant.e.s de tous les quartiers de la ville et de l’extérieur.

Le Radazik, Les Ulis

Le Radazik, coeur de ville abandonné

Mais revenons un an en arrière, en 2002. Fik’s, Gyver et John Steell travaillent dans un café pub « mal famé » situé en plein centre des Ulis, le Radazik. Outre son absence quasi-totale de lien avec les jeunes, le lieu a mauvaise réputation. « T’y retrouves la misère sociale autour d’un verre. Les mamans des jeunes du quartier n’aiment pas que leurs enfants y travaillent et beaucoup empêchent leurs enfants d’y aller le soir. Mineurs ou majeurs. » Le lieu brûle en 2000 puis est réouvert.

On y tient depuis les années 90 une programmation minimale, plutôt axée rock ou classique, qui ne ramène jamais plus de 30 ou 40 personnes. C’est le cas de beaucoup de salles de banlieue à l’époque et, encore aujourd’hui, programmer du rap fait peur aux municipalités.

Les gars ont du mal à comprendre comment, même au début des années 2000, la Mairie ne saisit pas le potentiel ni l’importance des cultures hip-hop. Le Radazik dispose d’un budget programmation attribué par la ville. Mais la proposition culturelle, musicale en particulier, est en décalage complet avec les attentes des habitant.e.s.

Alors quand les garçons décident d’y organiser Dégaine ton Style, Fik’s va voir le gérant et lui dit simplement qu’il « ne connaît pas l’ADN de cette ville. » Même s’il le fait avant tout pour les MCs des Ulis, il veut aussi montrer au gérant et à la ville que le hip-hop ramène et fédère les gens. Et que tout se passera bien.

Comme toujours, il y a un volontarisme politique dans leur démarche : John Steell y voit l’occasion pour les jeunes de se réapproprier cet espace public déserté alors qu’il se trouve en plein coeur de la ville. Dans cette idée, Dégaine ton Style, comme tous les concerts de rap qu’il y programmera par la suite, seront gratuits.

John Steell, Les Ulis, septembre 2017 © Fiona Forte

Après Dégaine ton Style, des gens viendront jusque de province pour voir la salle. Ce lieu aura eu pendant un temps une réelle symbolique dans l’émergence de la culture clash dans le rap français. Quelques lettres de noblesse, en somme. Pourtant, il trainera sa réputation de bar malfamé jusqu’à sa destruction toute récente, près de 15 ans après le premier Dégaine ton Style. Aujourd’hui, les habitant.e.s attendent toujours l’ouverture du « nouveau » Radazik, juste à côté de l’ancien.

Le Radazik au moment de sa destruction, Les Ulis

« La patate du dragon »

Revenons à l’été 2003. Avant que les battles de la deuxième édition ne commencent, les participants sont posés dehors, devant la salle. Kizito arrive à ce moment-là, un peu en retard. « Les MCs se zieutent, c’est des lions, ils veulent tous se croquer. L’esprit de compétition est très fort mais c’est une rage positive. La philosophie du hip-hop, c’est de se taper dessus lyricalement. »

A l’intérieur, Dj Myst chauffe la salle. Encore une fois, il a ramené ses caisses de vinyles blindées de sons new-yorkais ambiance Queensbridge, assez sombre. Le BPM lent lui permet de poser des cuts pour que le public entende les chutes. « La sono c’était pas Bercy, parfois l’instru prenait le pas sur les voix. Fallait que les gens entendent. » Sans connaître les textes, il sait que les punchlines tombent toutes les quatre mesures alors il arrête le son. Il ne le fait que pour les MCs qui en ont l’habitude, « si le gars n’est pas habitué il est déstabilisé et perd le tempo. »

Dj Myst, Paris, octobre 2017 ©Yveline Ruaud

La sécurité est encore une fois minimale mais toujours efficace, assurée par les grands du quartier. Bobby Niavo, ancien participant de DTS #1, a pris les choses en main et dirige la petite équipe du collectif Los Monzas. Les organisateurs n’ont pas prévu de recaler des gens, tout le monde est le bienvenu mais la salle est pleine à craquer. Alors toute l’équipe se mobilise, met à l’aise et apaise. C’est un été de canicule et la chaleur est écrasante.

Le tirage au sort est fait. Gyver impose à nouveau le check. « Que ça clashe sec ou que ça clash mou, pas de rancune, pas de haine, que du rap. » Les battles commencent.

La soirée commence par un battle opposant le tenant du titre, Grödash, à Da’Pro. Le challenger n’est pas content de sa prestation au premier DTS et revient chauffé à bloc. Il a écrit pas mal de textes avec lesquels il veut aussi passer un message, conscientiser. « Je voulais montrer ce que j’avais dans le crâne. » En plus, il a écrit un couplet pour Grödash. « Ok, j’arrive galbé comme une canne à pêche, mais je suis en meilleure santé et préparé. » Il a arrêté de fumer entre DTS #1 et #2 et s’en sert à la fin de son couplet : « Si j’ai arrêté de bédave, c’est pour fumer les bouffons de ton espèce. » La soirée est lancée.

Da’Pro et ses textes pour DTS #2, Les Ulis, octobre 2017 © Yveline Ruaud

L’un des battles suivants oppose Scar Logan à Djon. Scar, c’est un rappeur de Los Monzas au style très marqué. Sur la première édition, il se fait sortir au premier tour. Il n’était pas du tout préparé, il est arrivé sans pression. Du coup, pour la deuxième édition, il bosse un peu plus. Il écrit et teste ses phases, trouve ses cibles. Le jour J, il arrive avec quatre textes mais tombe dès le premier tour contre Djon, un MC du quartier du DZA qui débite son couplet « avec un flow qui découpe. Sur les quatre dernières mesures il me dé-coupe. Je me dis “oh merde”. » Du coup, Scar lui balance l’un de ses meilleurs textes. Ils sont sur une instru d’OGC, Da Storm. Scar laisse passer une mesure et entame avec un flow nonchalant, insolent. « Mon style… t’épate. Pas touche. Pétasse accouche. Tais-toi t’es tout seul. Mec, tu fight, t’es ouf. Tu vois, je t’étouffe. Fais gaffe ou j’te bouffe. » Et arrive la punchline, « encaisse les coups, c’est la patate du dragon. » Le public hurle, le battle restera dans les mémoires. Scar en sort victorieux mais se retrouve à court de texte en finale, devant Sinik. « Je me suis fait allumer par la machine. »

Scar Logan, Massy, septembre 2017 © Yveline Ruaud / Djon, Les Ulis, septembre 2017 © Fiona Forte

Tout le monde se souvient qu’« à l’époque, dans la ville, on avait un dinosaure qui s’appelait Sinik. C’est un camion ce gars, il a pas d’état d’âme, il te roule dessus. » Sinik a perdu le premier Dégaine ton Style en finale contre Grödash et cette fois il revient, préparé. « L’arme de destruction massive. »

Kizito tombe sur lui au premier tour. Les gens lui mettent la pression, « gars tu vas te faire défoncer. » Sinik commence à être connu aux Ulis, il a son public mais Kizito ne sait pas vraiment qui il est. Du coup, il chope quelques infos 10 minutes avant que le battle ne débute et improvise ses phases autour.

C’est à lui d’entamer, il commence à rapper. Le cut arrive et il balance le vrai blaze de Sinik, que peu de personnes de la ville connaissent. Le public marque un tout petit temps d’étonnement puis hurle. Gyver hurle. Kizito qui ne s’attend pas à ce que la phase prenne aussi bien est déstabilisé, la terre s’arrête de tourner pendant une seconde. Il ne termine pas tout à fait son couplet.

C’est au tour de Sinik. Il ne connaît pas vraiment Kizito non plus. Mais impossible de laisser passer le truc. Il balance un texte très lourd, plus lourd peut-être que celui qu’il avait prévu de faire. C’est un freestyle déjà un peu connu dans Les Ulis. Le public devient fou et fait les backs. Kizito sait que c’est mort, « c’était un concert. Ya pas photo, il avait gagné. Ce mec, c’est un tank. Il te roule dessus, fait marche arrière et te re-roule dessus. Il a le clash en lui. »

C’est aussi une bête de travail. Il fallait 5 textes pour arriver jusqu’en finale, 2 ou 3 pour la finale elle-même et 2 ou 3 de côté, en cas de match nul. Quand beaucoup de participants n’ont que quatre ou cinq textes, la rumeur dit que Sinik en avait une quinzaine. Il en avait une douzaine. C’est énorme. La machine était prête.

Pendant la période des DTS #2 et #3, les gars des Ulis montent des enquêtes les uns sur les autres. « C’était une telle pression tu te rends pas compte, la CIA aurait pu recruter ses agents aux Ulis. Les dossiers, c’est ce qui permettait aux MCs de balancer des phases genre : “chez toi y’a pas d’eau, et de toute façon tu dors tout nu !“ Mais c’est quoi cette phase ! Comment le gars a réussi à savoir ça ? C’est du grand n’importe quoi. »

Certains rappeurs n’ont écrit que sur quelques personnes. Ils ont choisi leurs têtes en priant pour tomber sur eux. Certains improvisent comme Djon, Popo, Kizito… D’autres écrivent leurs textes en laissant un blanc dans la mesure pour y glisser le nom du gars en face. Il y a des échanges de phases sous le manteau. Certains comme Sinik ou Reeno ont même écrit l’équivalent d’un album. Gyver les voyait travailler. « C’est énormément de taf, il faut toujours avoir des lyrics de côté. Il fallait n’avoir que ça à faire, ou être un ouf de l’impro. »

Parce que contrairement à la plupart des clashs en France, les MCs ignorent qui ils devront affronter. Ils le découvrent sur place, ce qui laisse une grande place à l’improvisation. Alors quand le hasard du tirage au sort oppose Sinik à Hulk, Sinik sort le quartier, le numéro de bâtiment et balance un dossier poucave qui n’est en réalité qu’une blague avec une rime qui passe bien. La salle explose. Les gens crient tellement fort que Gyver doit les calmer et lui faire recommencer son couplet. Certains battles ont pu créer des tensions. Mais c’est aussi cet enracinement dans la vie des quartiers qui rend DTS #2 si particulier.  « Rap, rue et humain se confondaient. »

Alors au milieu des cris, les juges départagent, il faut parfois jouer les prolongations. Pour Asken, c’est tranché, ce qui compte c’est que ça le fasse rire. Un texte bien écrit avec des blagues carambar bien agencées. Si le flow est là, c’est magique. Il aime aussi l’impro. Et le jeu de scène. Et les accessoires aussi. Le show quoi. Et ce soir là, le show est au Radazik.

L’énergie qui circule dans le public pendant cette soirée est folle. Les portes du Radazik sont ouvertes mais la chaleur est étouffante, les gens suffoquent dans la salle. Pendant les battles, il y en a même quelques-uns qui s’évanouissent. Gyver tient la salle toute la soirée. « Mon bras était à l’horizontal, il gouttait. Du plafond, ça suintait. Le long des murs, ça coulait. L’eau c’était de l’or. »

En finale, Sinik l’emporte face à Scar Logan. Mais de DTS #2, la postérité retient surtout les gros dossiers et les couplets particulièrement stylés.

« Dégaine ton Style, c’était un truc de bandit dans le rap, un truc de fougueux »

La deuxième édition marque l’apogée de Dégaine ton Style. Pour beaucoup, elle confère au mythe. Surtout aux Ulis. Les plus jeunes n’auront vu que des cassettes. Mais le côté « délire d’initiés », avec une communication minimale faite de bouche à oreille, n’était pas calculé. Internet et les portables n’étaient simplement pas si répandus. Il n’y a pas de vidéos du premier DTS et seules quelques vidéos sombres de la seconde édition. Il y en a un petit peu plus de la troisième. Des cassettes VHS ripées et passées sous le manteau sont arrivées jusqu’en Espagne, en Suisse ou en Belgique. Et ont bien sûr fait le tour de la France.

Les gars sont contents que ce soit resté underground, un peu mystérieux. « Dégaine ton Style, c’était un truc de bandit dans le rap, un truc de fougueux. C’est pas n’importe quel rappeur qui pouvait le faire. » Il fallait un vrai courage. Finalement, pour eux ce n’est pas le gagnant qui est intéressant mais les battles en elles-mêmes, le challenge. Grödash remettra son titre en jeu sur DTS #2 et participera au #3. Scar l’aurait remis en jeu sur un quatrième. Gyver le dit, « on s’en fout de savoir qui a gagné, les gars vous avez rappé, merci beaucoup ! »

15 ans après, l’amour et la fougue transparaissent dans la voix de ceux qui ont créé et porté Dégaine ton Style. Et dans la voix de ceux qui l’ont vécu aussi. Ils racontent ces quelques nuits pleines de passion, sans aucune note de nostalgie. Ils sont simplement contents de l’avoir vécu. D’ailleurs, quand on demande à Gyver si le rap c’était mieux avant, il te répond « bien sûr que non. Le rap, c’était pas mieux avant. Le rap, c’est mieux toujours. »

 


Texte : Yveline Ruaud
Photo de couverture : montage par Nadim Pottier
Yveline

Écrire la ville, les gens. Pour le reste, j’aimerais mieux ne pas trop en dire.

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Yveline

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