D’abord rappeur dans le groupe Kabal, qu’il co-fonde en 1993, D’de Kabal explore ensuite le slam, notamment au sein de son groupe Spoke Orkestra, et le théâtre : en 2005, il fonde sa propre compagnie, R.I.P.O.S.T.E. D’de Kabal est aussi, aux côtés d’Arnaud Churin, à l’origine de la pièce Orestie, opéra hip hop, qui sera représentée du 7 au 13 mars 2018 à la Maison de la Culture de Seine-Saint Denis. Dans notre PTV hebdomadaire, il nous parle de Bobigny, la ville ou il habite et du cultissime film de John Singleton, Boyz’n the Hood.
T’habites où ? À Bobigny.
Depuis combien de temps ? Depuis toujours, moins un an. Je suis né dans Paris.
Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? Oui, bien sûr… Rien que parce qu’il n’y avait pas le métro avant, la ville a beaucoup bougé !
Où est-ce que tu vas pour te poser ? Je ne suis pas souvent seul, mais la solitude m’est précieuse ; du coup, je n’ai pas un endroit spécifique dans lequel j’aime me poser. Une pièce vide me suffit.
Ton premier souvenir marquant dans la ville où tu habites ? Quand j’apprenais à faire du vélo sur l’allée principale de l’Abreuvoir, un quartier de Bobigny.
Des bruits de ta ville qui t’ont influencé dans tes productions ? Oui, le bruit de la ville m’inspire. Il y a des bruits qu’on entend que quand ils s’arrêtent. C’est en faisant des tournées, hors des villes, que j’ai compris ce qu’est le bruit de la ville.
Saisir le bruit de la ville, c’est l’écouter, et ça dépasse la question de l’influence dans des productions. Je crois qu’il ne faut pas hésiter à parler d’une connexion entre la ville et ses habitants, notamment ceux des cités. Cette connexion est précieuse, elle forme une vraie expertise et aujourd’hui il faut réhabiliter cette expertise-là, l’expertise de ces paysans de l’asphalte… Par exemple, il y a des questions qu’on ne se pose même pas aujourd’hui quand on détruit des immeubles –et je ne dis pas qu’il ne faut jamais détruire – par exemple l’attachement des habitants à leur lieu de vie ! Ça ne peut pas ne rien faire de voir son immeuble disparaître.
Ta ville idéale ? Il y a plus les expressions « tu fais avec », « t’avances » que le mot « idéal » dans mon langage.
Ce qui t’énerve en ville ? L’agressivité verbale entre les gens, c’est insupportable.
Ce qui t’apaise en ville ? La nuit, le bruit de la nuit. Il y a ce changement de son, d’éclairage, que j’ai découvert petit. Aujourd’hui, c’est toujours le même kif.
Plutôt ville de nuit alors ? Grave.
Une musique sur la ville ? Ouais j’en ai une, c’est un morceau hyper nocturne : « Little Red Corvette » de Prince. C’est la musique de la première fois où ma mère m’a autorisé à sortir seul le soir. Il devait être 19 heures, c’était en hiver, il faisait nuit. Je sors, j’ai un walkman ; je mets « Play » et ça commence… Je ne m’en suis jamais remis.
Un film sur la ville ? Boyz’n the Hood, de John Singleton. C’est un des premiers films sur les ghettos américains.
Si tu devais améliorer quelque chose dans la ville dans laquelle tu vis, ça serait quoi ? C’est pas quelque chose que JE pourrais améliorer mais j’aimerais que l’interaction entre tous, entre les hommes et les femmes particulièrement aussi, s’améliore.
Une question que t’aurais aimé qu’on te pose? Quelle est ma vie idéale, pour que je puisse répondre : c’est celle là (rires).
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