Marina Wilson – aussi connue sous le nom de Cheetah quand elle passe derrière les platines, nous fait l’honneur d’intervenir lundi 9 octobre pendant notre débat sur l’appropriation culturelle dans les industries créatives. Fondatrice du média Black Square, dédié à la promotion des oeuvres créatives issues de la communauté noire, et de Break The Beat, contest de beatmaking, elle nous offre sa vision de la ville à travers le PTV de ce vendredi !
T’habites où ? Depuis combien de temps ? J’habite à Antony depuis deux ans.
Ton premier souvenir marquant dans cette ville ? Découvrir des arrêts de bus qui ne servent à rien. Tu vas à cet arrêt, et les bus ne passent pas, tu peux rester là pendant 30 min et rien ne se passe. Jusqu’à ce que quelqu’un te dise que le bus ne passe plus par cet arrêt là, il y en a deux trois comme ça vers chez moi.
Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? Je n’ai pas vraiment ressenti de changement à Antony depuis que j’y habite.
Quel est ton endroit préféré dans cette ville ? Je passe plus de temps à Paris qu’à Antony – donc on va parler de Paris. Mon endroit préféré c’est l’esplanade de la BNF, l’espace qui est à côté du MK2. Rien que pour ça j’ai envie de déménager dans ce quartier là !
Une expression de ta ville que tu aimes bien ? Le fait de mettre Zer à la fin d’un mot. Genre, je vais à Antony-zer. Ça détonne, c’est marrant.
Quels sont les bruits de la ville qui t’inspires dans tes prod ? Souvent les bruits du bus, l’espèce de « pcht-pcht » que fait le bus quand il se stabilise.
Une autre ville où t’aimerais habiter ? À Paris, j’aimerais habiter dans le 13ème, vers la BNF. Si je devais choisir à l’international, je dirais Seoul.
Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Je pourrais pas te dire le nom exact, mais y aurait ZER à la fin (rires) ! Il faudrait y trouver un temple bouddhiste – j’aime bien ce qui touche à la méditation. Il faudrait aussi qu’il y ai un parc pour trouver le calme ultime. Ca serait une ville d’artistes, avec des accès illimités à des salles de concerts, des studio d’enregistrement, de design, de graphisme et de danse. Il y aurait aussi une grosse dimension tech. On y allierait le côté bouddhiste et les nouvelles technologies : imagine toi arriver dans un temple, la porte s’ouvre et tous les accès aux réseaux sociaux sont coupés automatiquement sur ton téléphone.
Ta ville cauchemar ? Une ville industrielle avec des usines partout, pas de parcs, pas d’espaces ouverts. On serait obligé de s’y déplacer en moto. Ca serait chaud pour une personne qui est plus BM double pied comme moi.
Ce qui t’apaise en ville ? On aura compris, les parcs !
Ce qui t’énerve en ville ? Le bruit des ambulances et la pollution.
Plutôt ville de jour ou ville de nuit ? Ville de jour, y’a plus de trucs à faire le jour que la nuit.
Le lieu urbain où tu voudrais tourner un clip ? Peut-être vers Cergy – il me semble que des scènes de Hunger Games ont été tournées là bas.
La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ? Aller acheter des fruits bio pour me faire des smoothies avec du lait de soja.
Et dans une ville étrangère ? Chercher tous les lieux hip-hop qui existent dans la ville.
Le type de personnes que tu aimes observer à une terrasse de café ? Regarder les gens discuter et essayer de deviner de quoi ils parlent. Je repère facilement les disputes, qui a tort, pourquoi, etc.
Plutôt multitude ou solitude ville ? Ca dépend des moments – si je dois être seule, il faut que ça soit important pour que sorte de chez moi. Sinon je vais voir des gens quand je suis en ville.
La ville où prendre sa retraite ? Zanzibar – l’alliance de la mer et du désert !
Une ville ou un quartier où marcher la nuit ? Je marche souvent vers Réaumur la nuit.
Une musique sur la ville ? Un rappeur anglais, Chip – il a sorti un morceau il y a trois ans qui s’appelait Londoner. Je ne suis jamais allée à Londres mais cette chanson m’inspire la ville.
Un film sur la ville ? Black Mic-Mac. C’est un film qui date de la fin des années 80. Il raconte l’histoire d’un africain qui arrive en France, à Paris. Le mec, c’est un peu un roublard, il fait des coups à gauche à droite, c’est assez marrant.
Ta ville rêvée pour faire un set ? Rio de Janeiro – Si je mets du baile funk, comme Agorinha de Sango, là bas les gens dansent c’est bon !
Ton endroit dans le monde préféré pour voir un live de musique ? Je dirais Communion parce que j’aime bien la sensation des rooftop, avec le vent qui passe et tout.
Une ville dont l’esprit artistique t’influence particulièrement ? J’écoute beaucoup de house sud africaine et j’aime bien leur dynamique. J’écoute du grime depuis 2011. On m’a souvent dit que dans ma façon de mixer, je suis dans ce style là. Donc si je dois choisir, j’en prendrais deux : Londres et Johannesburg.
Si tu devais améliorer quelque chose dans la ville dans laquelle tu vis, ça serait quoi ? Créer un centre culturel hip-hop.
Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la ville ? La première chose que je ferais si j’étais élue mairesse de ma ville.
Propos recueillis par Lina Fahsi
Photo de couverture : Gael Rapon
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