Le lundi 9 octobre 2017, notre association Noise la Ville présente une conférence-débat autour de la question de L’appropriation culturelle au sein des industries créatives : quels enjeux pour les minorités à l’ère d’Internet ? Rendez-vous à 18h à l’Université Paris-Diderot, Paris VII.
Déconstruisons ensemble, sans tabou ni haine, ce sujet complexe avec chercheur.e.s, directeur.rice.s artistiques et entrepreneur.e.s !
Inscription gratuite obligatoire : http://bit.ly/
INTERVENANT.E.S
– Marina WILSON, Community Builder, Fondatrice du média Black Square et Break The Beat ;
– Monique JEUDY-BALLINI, Ethnologue, Chercheuse au CNRS et au Collège de France ;
– Moulaye TABOURE, Entrepreneur, Co-Fondateur et Directeur Général d’Afrikrea.com : boutiques en ligne de créateurs de Mode, Bijoux africains ;
– Myriam DAO, Artiste plasticienne ;
– Nacira GUENIF, Anthropologue et Sociologue, Professeure à l’Université Paris-8.
Les débats seront animés par Balla FOFANA (Journaliste chez Libération) et Marietou SECK (Responsable des débats de Noise la Ville).
LES ENJEUX
Les réseaux sociaux ont intensifié polémiques et débats sur le concept d’appropriation culturelle, que ce soit dans les milieux de la musique, la mode, l’art contemporain ou même la cuisine. Existant bien avant l’avènement d’internet, ce concept est défini dans l’ouvrage Cultural Appropriation and the Arts du philosophe américain J.O Young comme « l’adoption, l’usage ou le vol de normes esthétiques, d’héritages culturels et d’identité ethnique des communautés anciennement colonisées par des membres de la culture dominante. »
Ces communautés dénoncent la dépossession et l’exploitation économique de leurs héritages culturels transformés et dénaturés en un actif à la libre disposition de l’écosystème des industries créatives (labels, médias, événementiel, agences, institutions culturelles…) où leurs représentations et leurs accès aux postes décisionnels restent encore très limités. De leurs côtés, les personnes accusées d’appropriation culturelle revendiquent un partage, un échange culturel, une marque d’appréciation et d’admiration des éléments artistiques et stylistiques empruntés, ou simplement la promotion d’un divertissement qui se veut dépolitisé et accessible à tout.e.s.
Si les polémiques autour de l’appropriation culturelle mettent souvent en opposition des personnes blanches contre des minorités non-blanches, son concept va bien au-delà de cette dualité raciale apparente. L’appropriation culturelle reflète surtout les rapports de pouvoir et les systèmes de domination de nos sociétés contemporaines (patriarcat, néocolonialisme, hétéronormativité, classisme…) qui perpétuent les processus de discriminations, d’invisibilisation et de disparition de repères culturels (héritage, symboles, codes, rituels…) des minorités.
Une telle perspective permet de nuancer un débat de plus en plus complexe où internet et la mondialisation tendent à redéfinir aussi bien la notion de propriété intellectuelle que des frontières culturelles et identitaires de moins en moins distinctes.
Comment créer les conditions d’une co-construction permettant un partage équitable de valeur économique et de réseaux pour les minorités et leurs artistes ? Dans quelle mesure les démarches prônant une non-mixité militante ponctuelle permettent-elles aux minorités de garantir l’expression de leurs propres récits narratifs, de la création à la diffusion de leurs produits artistiques et culturels ? Dans le cas du monde francophone, où l’appropriation culturelle oppose principalement les communautés issues des anciennes colonies françaises aux acteurs.rices des industries créatives en quête d’innovation et d’inspirations, quel rôle peuvent jouer les membres biculturels de leurs diasporas – première et seconde génération – évoluant en France métropolitaine ?
INFOS PRATIQUES
Entrée gratuite sur inscription obligatoire
■ Date et Horaires
Lundi 09 octobre 2017 (18h-20h30)
■ Lieu
Université Paris-Diderot, Paris VII
Bâtiment de la Halle aux farines
2ème étage, Amphithéâtre 234C
10 rue Françoise Dolto, 75013 Paris
Métro : Bibliothèque François Mitterand (L14, RER C)
Crédits visuels : Émilie-Laura Accipe (fondatrice de L’Atelier Au Poêle)
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