L’interview « Paye ta Ville » avec Khaled Freak

Ce vendredi, on s’offre un PTV sudiste, avec Khaled Freak, le grand cador du remix Youtube. De perlimpinpin à qu’est-ce qui est jaune et qui attend, il accumule les millions de vues, en puisant ses inspirations dans le paysage médiatique français, entre discours politiques et pop culture, qu’il détourne en productions hilarantes. Né en Algérie, il déménage adolescent en banlieue parisienne à Bondy, pour finalement s’installer dans sa ville de coeur, La Ciotat, dont ils nous parle aujourd’hui.

T’habites où ? La Ciotat depuis 2002.

Ton premier souvenir marquant dans ta ville ? La première fois que j’y suis allé. C’était pendant les vacances d’été, un soir où la ville était en plein pic touristique. Je venais d’arriver de Bondy et j’ai eu un choc quand j’ai débarqué sur le marché nocturne bondé de la ville.

Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? Ouais, grave. J’ai découvert la ville vers 98. A l’époque, la ville n’était pas très connue. Depuis, la population s’est multipliée par deux, et je ne vous raconte pas l’été (rires) !

Où est-ce que tu vas pour te poser ? Au Phare Vert. On a une belle vue sur le port, des rochers et des phares qui éclairent les bateaux qui passent. L’eau est calme, c’est une bonne source d’inspiration.

Une expression de ta ville que tu aimes bien ? Au début j’ai eu du mal avec les expressions du Sud, mais maintenant, mes préférées c’est « t’y es fada » ou « ma foi ».

C’est quoi pour toi le bruit de la ville ? Un bruit de scooter… Y’a toujours des deux roues dans les rues de la Ciotat. Dans une perspective plus positive, je dirais plutôt le bruit de la mer.

Le port de la Ciotat, son clocher et ses voiliers

La ville où t’aimerais habiter ? Fréjus, parce que c’est toujours la Méditerranée.

Des bruits de la ville qui t’ont influencé dans tes productions ? Pas particulièrement.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Ma ville imaginaire s’appellerait Mediterrania et elle ressemblerait à La Ciotat. Comme je suis originaire d’Algérie, La Ciotat, c’est un peu l’extension de l’Algérie niveau climat, mer, couleur, montagne…

Ta ville cauchemar ? J’ai la phobie du Nord, donc une ville dans le Nord. C’est un mélange de tout : le climat est en haut de la pyramide, mais après tout est impacté par le froid : les gens ne parlent pas, il n’y a pas le temps pour la convivialité.

Ta ville idéale ? Je crois que j’y suis !

Ce qui t’apaise en ville ? Le climat et le fait que les gens soient facilement abordables. À La Ciotat, vu que la ville n’est pas très grande, tu peux avoir tes petites habitudes. Tu marches cinq minutes, tu bois ton café, tu fais la bise au serveur et au patron, et tu discutes un peu avec tout le monde sur la terrasse.

Ce qui t’énerve en ville ? Ici, l’été c’est la ville vacances. Il y a beaucoup de vacanciers qui font du bruit la nuit et qui oublient que des familles habitent là toute l’année.

La Ciotat des années 30, peinte par l’américain William Glackens

Ville de jour ou ville de nuit ? J’adore le jour mais je suis ville de nuit, je dors rarement avant cinq heures du matin.

La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ? Boire un café face au port et à la mer.

Et dans une ville étrangère ? Je ne suis pas un gros voyageur.  Pas forcément voir telle ou telle chose mais plutôt trouver un endroit où se poser.

Le type de personnes que tu aimes observer à une terrasse de café ? Je dirais les classiques : la mémé qui vient depuis 17 ans à la même place, les nouveaux qui ne sont pas là d’habitude, les couples heureux en train de regarder le soleil… et apprécier le tableau de la mer en fond.

Plutôt multitude ou solitude ville ? Je kiffe la retraite, les grandes villes c’est pas pour moi.

La ville où prendre sa retraite ? Mediterrania (rires) !

Une ville ou un quartier où marcher la nuit ? Pour le coup, Paname la nuit, c’est cool. Avant, j’étais agent de sécurité et souvent on désertait les sites pour aller se promener, on voyait des gens un peu chelou, c’était marrant !

Une musique sur la Ville ? IAM – Je danse le Mia. Ca me fait penser au Sud, à la vie à Marseille dans les années 90, comme tout disque d’IAM de cette période.

Si tu devais remplacer un monument de ton choix par quelque chose ? Chaque truc a sa place à la Ciotat, franchement je trouve que rien n’y est remplaçable.


Propos recueillis par Lina Fahsi

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Lina Fahsi

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