L’interview « Paye ta Ville » avec La Dame Blanche

La Dame Blanche est originaire de Cuba d’où elle puise une inspiration infinie et chaleureuse. Installée à Paris depuis déjà quelques années, elle propose un mélange de musiques latine, hip-hop, salsa, cumbia et dancehall. Issue d’une famille où la musique occupe une place omniprésente, elle est à la fois chanteuse, flûtiste et percussionniste. Entre un passage au Festival de Martigues cette semaine et à la Plage du Glazart aux côtés de GUTS (le jeudi 2 août), elle se pose avec nous pour un Paye ta Ville à déguster avec un Cuba Libre bien frais. 

T’habites où ? À Paris dans le 19ème arrondissement.

T’y es depuis combien de temps ? Ça fait 18 ans.

Ton premier souvenir marquant dans ta ville ? C’était au mois d’octobre quand je suis arrivée. Les gens portaient des manteaux noirs et marchaient vite, je me demandais quel était le problème ! (rires) Après il y a d’autres images qui me reviennent en tête comme le métro ou la carte bleue : c’était nouveau pour moi !

Est-ce que tu trouves que cette ville a changé ? Beaucoup, j’ai l’impression que les gens sont encore plus froids qu’au début… Très individualistes, ils vivent chacun dans leur coin. C’est peut-être aussi pour ça que je fais de la musique, pour qu’ils s’évadent.

Où est-ce que tu vas pour te poser ? J’aime bien Pigalle, ses petites rues et les anciens théâtres, le Sacré Coeur, la Goutte d’Or… Tous ces endroits sont magiques.

Une expression de ta ville que tu aimes bien ? « Je t’emmerde ! »

La ville où t’aimerais habiter ? Toulouse ! Il y a une super ambiance là-bas. Mais il faut que je continue de voyager.

Des bruits de la ville qui t’ont influencée dans tes productions ? Les bruits du métro : on y retrouve des musiciens, le claquement des portes, les clochards… C’est un ensemble qui m’inspire.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Il y aurait le mot « Rio » dedans qui signifie « rivière » en espagnol. Ma ville imaginaire ressemblerait à une ville de Cuba avec du soleil, des oiseaux et l’odeur du cigare mais avec des meilleures conditions de vie.

Ta ville cauchemar ? Miami. J’y mettrais pas les pieds !

Ce qui t’apaise en ville ? Courir aux Buttes-Chaumont. Mon footing matinal est quelque chose de délicieux.

Le parc des Buttes-Chaumont pour aller courir

Ce qui t’énerve en ville ? Les cons, il y en a tellement !

Ville de jour ou ville de nuit ? Ville de nuit, qu’est ce que j’aime la nuit…

Le lieu urbain où tu voudrais tourner un clip ? Paris, car je n’y ai encore jamais tourné de clip. Il y a tellement de coins extraordinaires.

La petite habitude que tu as quand tu es dans ta ville ? J’aime aller boire une bière ou un café en terrasse avec un livre. C’est très agréable.

Le type de personnes que tu aimes observer à une terrasse de café ? Hum… les gays ! Les dames élégantes aussi, mais attention hein, celles qui sont très élégantes. Et puis il y a les gens qui parlent fort dans une langue différente.

La ville où prendre sa retraite ?Je pense que ça serait à Cuba, La Havane, Santiago de Cuba ou encore bien d’autres !

Une ville ou un quartier où marcher la nuit ? J’aime l’Espagne, il y a une bonne ambiance la nuit. Ou bien New York mais plutôt en taxi.

Une musique sur la ville ? (La Dame blanche se met à chantonner un air de chanson française) En chanson française il y a beaucoup de belles chansons sur la ville, Aznavour en passant par Edith Piaf.

Un film sur la ville ? Soy Cuba. Le film dépeint un univers de grands casinos et de prostitution chic. Ce film dit beaucoup de choses sur les villes d’antan à Cuba.

Image extraite du film Soy Cuba d’Anton Ivanyuk

Ta ville rêvée pour jouer un concert ? Ça serait sûrement au Mexique. Mexico City par exemple !

Ton endroit dans le monde préféré pour voir un live de musique ? En Allemagne il y a une multitude de festivals. C’est l’endroit où j’ai vu les plus beaux concerts de ma vie. J’y retournerais avec plaisir.

Si tu devais remplacer un monument de ton choix par quelque chose d’autre, ce serait quoi ? Je mettrais la Tour Eiffel à la Havane et j’amènerais un panneau  « La patrie ou la mort nous vaincrons » à Paris.

Une question que tu aurais aimé qu’on te pose au sujet de la Ville ? Comment est-ce qu’on pourrait décrire la ville de tous les jours d’un citoyen français ?


Propos recueillis par Bastien Delmiran
Photo de couverture : Boa Viagem Music

Lis les derniers Paye ta Ville avec Chilla et Adam Naas 

Bastien Mirandel

Mon terrain ? La ville. Je l'arpente aux aurores après une soirée ou dans la nuit noire. A vélo ou à pieds, en voiture ou depuis les toits. Observer et retranscrire, mes maîtres mots.

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Bastien Mirandel

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