Crâne rasé, le chat au poil ras s’approche timidement de l’Episod. Tout de noir vêtu, Melan pose ses coussinets dans ce bar toulousain. Une pinte en guise de coupelle de lait. Le chat noir a pris ses habitudes. Il vient chercher son café ici tous les matins, puis remonte au studio tasse à la main. Il se sent ainsi chez lui comme au bar. Chat de gouttière, mais chat de salon aussi.
Imaginez un musicien qui chante comme un rossignol et qui se promène avec la même légèreté que l’oiseau. Le bestiaire musical, c’est ça : la tentative d’associer une figure animale qui corresponde physiquement et musicalement au chanteur.
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Le rap est à Melan ce que les lasagnes sont à Garfield. Même s’il ne vit pas encore de son art, il ne fait rien d’autre à côté. Pari audacieux. Une équipe de Canal + l’a récemment approché. Le jeune rappeur se targue d’une nouvelle corde à son arc. Rappeur, mais acteur aussi.
Même si certaines semaines sont difficiles, la gamelle de croquettes n’est jamais vraiment vide. Pour la pâtée Gourmet, par contre, il faudra encore attendre un peu. Et quand la faim le tiraille, il croque le micro. Un défouloir, un exutoire même. Comme tout félidé qui se respecte, il chasse les oiseaux. Notamment le pélican des bières Pelforth. Un apéro et il rappe jusqu’au bout de la nuit.
Melan est doté d’une plume que les oiseaux n’ont pas. La sienne est tatouée sur son bras droit. Il aime l’encre mais pas seulement celle sur les feuilles. Le tatouage est un autre de ses péchés-mignons. Toulouse n’est pas si grande que ça, mais entre Paris et le Sud, il ne faut pas perdre ses repères. Une boussole est ancrée en lui. Il est ainsi équipé pour affronter les quatre points cardinaux. Le chat ne déteste pas non plus les singes. Ceux du logo d’Omerta Musik (son groupe) sont sur son bras comme sur leur branche.
Avide de poisson, il squatte dans le quartier de la Daurade. Il n’a cependant pas toujours côtoyé ce pavé et une partie de sa vie est rue Bayard près de la gare. Quartier sale. Femmes aux mœurs légères. Là où les requins continuent de voguer de bars en bars. Des anecdotes sur sa ville, il en a une tripotée. Son plus beau souvenir, c’est « Quand j’étais en vie alors que je pensais que j’allais mourir ». Il n’en dira pas plus.
En arpentant les rues, ses yeux perçants s’arrêtent sur une façade. Son goût pour le graffiti l’a poussé à grimper aux gouttières pour peindre des élévations. C’est haut, et alors ? Il retombe toujours sur ses pattes. A l’Arsenal, dans la cour graffée de la fac, se tient une grande fresque. Dessus, le portrait d’un homme y a été peint. C’est un hommage. Un hommage à l’un de ses amis aujourd’hui disparu, Loke.
Après une courte promenade nocturne, le chat noir regagne son repère. C’est dans un salon aménagé en studio que ses miaulements résonnent quand il rappe. Méfiant dans la rue, il s’adoucit à l’écoute de la musique. Et quand ses griffes tapotent sur son clavier pour faire du son, il se met à ronronner.
Texte et photos : Bastien Mirandel
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