Une rentrée au top pour les copains de Street Press qui sortent leur deuxième documentaire vidéo signé au bitume : Backeurs, une rencontre en mosaïque avec ces rappeurs de l’ombre.
Ange gardien du rappeur en tête d’affiche, le backeur lui offre un appui vocal, mais permet aussi de dynamiser la performance scénique en donnant la réplique, en chauffant la foule et en assurant les chorégraphies. De l’anglais « to back », il supporte le show et soutient son partenaire, tout en restant dans son ombre. L’exercice peut sembler ingrat, il requiert pourtant une excellente technique, et une maîtrise parfaite de son répertoire. Par dessus tout, les deux rappeurs ne peuvent pas faire d’étincelles sans complicité, ils doivent partager la même idée de ce qu’un concert de rap doit être.
Sako, OGB, Brav, Sanka, S-Pi, Gros Mo… Leurs noms ne sont pas connus et pourtant ils ont rappé devant des centaines de millier de personnes. OGB (backeur de de Kery James depuis l’époque d’Idéal J) revendique à lui seul plus 800 concerts sur 25 ans de carrière…
A la fois nécessaire et invisible, le backeur n’a pas son nom sur l’affiche et pourtant il porte la performance. « Pour moi, le backeur il n’existe pas dans l’oeil du public », « c’est pas ton morceau, tu es au service du morceau », « sur les récompenses que j’ai chez moi, c’est son nom » racontent amèrement Gros Mo, Sako et S-Pi.
Pour OGB c’est simple, « sans équipe de l’ombre, pas de star ». Ce déficit de reconnaissance motive le backeur à se surpasser en permanence, à être prêt à chaque instant à prendre la relève du rappeur. « Demain s’il se foire, je fais le concert à sa place » explique Brav, l’ex-backeur de Médine. Dans ces cas là, « c’est tout le fil du show qui tient sur les épaules du backeur ».
Et pourtant le métier reste mal considéré par le public et même par certains artistes. Selon Sanka, « dans le rap français les gens négligent trop le live. La plupart des backeurs que tu vois ils servent à rien sur scène ». Gros Mo ajoute : « c’est pas des backeurs c’est la famille, ils viennent et ils s’en battent les couilles ».
Passionnants, les témoignages obtenus par Inès Belgacom et Matthieu Bidan pour Street Press révèlent les défis et les frustrations du rôle de backeur. Leur sélection d’artistes brosse un large panorama du rap français, du jeune Sanka (backeur de Georgio) au vétéran Sako (ex-backeur d’Akhénaton). Si certains d’entre eux, en manque de lumière, viennent de se lancer en solo, d’autres sont épanouis et fidèles à leur partenaire… Tous ont un parcours différent et surtout, tous prennent un plaisir palpable à raconter leurs petits secrets.
Et s’il ne fallait retenir qu’une chose, retenons les paroles de Sako, « backer, c’est de la dentelle, c’est des mathématiques ».
Cover : Street Press
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