La conférence Noise “Comment régulerait-on une économie légale du cannabis en France ?” à l’Université Paris Diderot VII approche….
Après vous avoir proposé une petit Manuel de conversation à l’usage des débats sur le cannabis, voici une série de photos autour de la question de la place que tient le cannabis dans la vie quotidienne des jeunes qui fument (ou ont fumé), ponctuellement ou régulièrement.
Pour accompagner les photos, des experts aux avis 100% subjectifs ont répondu à nos questions pour distinguer les principaux moments où ils avaient envie de fumer. Pourquoi ces moments ? Qu’apporte un joint ? À vous de voir si vous vous reconnaissez dans certains témoignages !
LA MARRADE
Pour beaucoup, les joints sont synonymes de groupe. Qu’il s’agisse de passer une soirée calme en petit comité ou au contraire de déconner entre potes, les occasions sont nombreuses :
“Ma consommation est uniquement récréative, quand feeling il y a : en soirée, entre potes… Souvent c’est simplement pour se détendre, parce qu’on sait qu’on est tous un peu cons quand on consomme, et que parfois, être con, ça a du bon. » Jnizz, 18 ans
“Rien ne m’a jamais autant fait rire qu’un film drôle un peu stone. Ou j’aime bien fumer avant de regarder un film d’horreur en groupe – ça rend l’expérience plus fun pour tout le monde, on se laisse plus facilement prendre au jeu.” Thibault, 24 ans
“Rien de mieux qu’un joint devant le Zap de Spiion pour se taper de bonnes barres.” Franny, 26 ans
LE COCKTAIL EXPLOSIF
Le cannabis est souvent fumé dans un cadre festif, et associé à une autre drogue pour composer avec les effets en temps réel. Pour “se mettre bien”, ou “redescendre en douceur”, les fumeurs occasionnels y voit un allié :
“Je fume à l’occasion lors de grosses soirées, c’est toujours un plaisir, et j’en profite pour rythmer ma consommation d’alcool. J’aime tout particulièrement l’ivresse mélangée à la défonce, plus qu’un simple mélange ça met dans un état particulier assez indescriptible de bien être. D’ailleurs je fume exclusivement pour les effets, je n’éprouve que très peu de plaisir à fumer en soi.” André, 25 ans
“Récemment j’ai fait un gros festival de musique et avec des potes on a pris des taz. Le spliff a servi à la fermeture en fait, quand la musique s’est arrêtée et que la lumière s’est allumée. On voulait continuer la nuit sans trop subir la descente, on a fumé et ça a mis un nuage sous nos fesses.” Felipe, 30 ans
“ Il m’est arrivé une fois de faire un bad trip sous une drogue quelconque. Heureusement les gens avec qui je faisais la fête ont immédiatement pensé à me donner un joint pour m’aider à redescendre et me calmer.” Chloé, 24 ans
LE REMÈDE
Et puisqu’on parle soirée, parlons lendemain de soirée. Parmi les propriétés hautement appréciées et appréciables du joint, certains vantent ses effets sur une gueule de bois:
“Les lendemains de soirée, l’estomac rongé et gargouillant, j’avoue préférer le sdar au doliprane ; avec les amis qui eux aussi sont sortis, on se serre les coudes après les avoir levés toute la nuit, et on se roule nos doobies ; c’est parfait, ça donne faim et ça t’envoie au lit plus tôt. Je ne sais comment les autres gèrent leur gueule de bois sans.” Lebowski, 26 ans
LE TEMPS CALME
Mais fumer un joint n’est pas toujours un prétexte pour déconner entre potes. Pour certains, c’est synonyme de calme et de détente bienvenue après la journée :
“ Je dirais que je fume un joint dans un moment de pause car j’associe joint et récompense après avoir passé la journée au boulot. Ce moment est particulier car on est dans une bulle pendant un moment et ça permet d’oublier les soucis et le stress de la journée. Le plaisir que j’en tire concerne : le goût, le geste et la sensation de détente.” Luka, 25 ans
» La dernière fois que j’ai fumé c’était hier soir chez moi. J’en ai eu envie parce que ça me détend, je ne fume que le soir comme certains aime boire un verre. Pour moi fumer c’est un plaisir plus qu’un besoin. » Mathilde, 27 ans
“Je suis plutôt un fumeur occasionnel plus plus. Les joints c’est la plupart du temps chez moi avec ma copine, quand on regarde un film le soir.” Adrien, 24 ans
LE SOMNIFÈRE
Cela peut même être un rituel au moment de se coucher, pour faire le vide, parfois devant un film ou une série:
« La dernière fumette date d’hier soir, chez moi. C’est ma petite dose rituelle de décompression chaque soir avant d’aller au lit. J’apprécie beaucoup ce moment, je prends mon temps, me détends et fais le bilan de la journée, ou de ce qui est à venir. Ca me fait du bien, me rend hilare et décuple mes sens (c’est notamment le moment privilégié pour découvrir de nouvelles chansons ! ).” Justine, 24 ans
“Je fume souvent avant de dormir – et souvent devant une série. C’est une habitude, ça me permet de vraiment me délester de ma journée et de préserver mon sommeil.” Walid, 26 ans
LE TEMPS PARTAGE
Associer un joint à un moment de pause et de détente n’est pas réservé aux fumeurs solitaires. Cela peut être un plaisir partagé. Et les effets du joint ne sont pas neutres… Le rituel de partage et le calme qui se dégage de ces échanges peut être précieux :
“Fumer un joint en petit comité, surtout à deux, permet d’avoir des discussions longues, calmes, parfois drôles – plus détendues que sans rien… Qui plus est passer le joint permet de passer la parole !” Camille, 24 ans
“Je suis assez adepte, histoire de passer ne serait-ce que 30 minutes à partager des bons sentiments entre amis/amants.” Alphonse, 23 ans
“Après l’amour, parfois, avec ma copine, on se laisse encore aller un peu plus, et on en allume un dans l’obscurité. On ne le finit presque jamais, mais c’est doux et ça sent bon.” Lebowski, 26 ans
LE FARNIENTE
Joint = temps ralenti = détente ? L’équation est un peu facile, mais il est indéniable que pour beaucoup de fumeurs très occasionnels, un joint ralentit le rythme, détend, permet d’être plus réceptif aux conversations, à la musique… et que pour profiter d’un joint, il faut pouvoir prendre le temps. C’est pour ça que les vacances et le grand air sont propices à une recrudescence des joints fumés entre potes :
“C’est convivial et tu sais que tu n’as aucune obligation dans la suite de ta journée – ça pousse les gens à faire plus de blagues, à déconner plus tranquillement.” Groumf, 26 ans
LE LABORIEUX
L’échappatoire procuré par un joint peut aussi permettre d’améliorer le quotidien. Alors que l’on est face à un boulot ni stimulant ni enthousiasmant, s’en cramer un peut permettre de s’y mettre, malgré tout, sans trop traîner :
“ Quand j’ai du boulot à faire, ou pire encore une corvée type chambre à ranger, et que je sais que ça va me faire chier, je commence par me cramer un joint. Et je me dis qu’au moins il me permettra de compenser l’aspect pénible.” Mathilde 21 ans
“Pour moi quand tu fumes avant une tâche, créative ou pas, tu rentres bien plus dedans qu’en étant sobre. Tu projettes dans ce que tu fais un objectif d’accomplissement personnel, un peu débile certes mais profondément motivant. Ça permet aussi à ton esprit de penser à autre chose, et de faire passer la tâche plus vite.” Nali, 23 ans
” J’aime bien fumer pour faire passer le travail désagréable à terminer, typiquement le montage de vidéos, qui est un truc rébarbatif.” Nathan, 25 ans
LE KEITH RICHARD
D’aucun diront qu’associer fumette et inspiration est un gros cliché. A défaut d’être la source de l’inspiration, un joint rend facilement contemplatif. Et peut ouvrir la voie à de jolies expériences musicales, visuelles, poétiques voire philosophiques sympa :
“J’aime fumer quand je joue avec un pote, qu’on répète. On rentre dans ce coton confortable… Les sons sont plus enrobants mais la concentration en prend un coup.” Mathias, 28 ans
“Parfois pendant une randonnée, tu arrives à un spot sublime, tu sais tout de suite que l’ambiance est particulière, un peu contemplative et que ça te donne envie d’éclater un spliff. Juste pour être là et ne rien faire d’autre. Pour attester du fait que tu profites, et marquer ton passage.” Ben, 25 ans
LE JOINT QUOTIDIEN
Et évidemment, pour certains, fumer un joint ne nécessite pas un moment spécifique, ni une ambiance ou une compagnie particulière. Comme d’autres fumeraient des cigarettes, certains sont fumeurs de cannabis.
“J’ai eu des périodes où m’allumer un joint faisait partie de mon rituel au réveil, c’était plaisant avec mon café pour démarrer doucement les journées.” Lucien, 25 ans
Et finalement, qu’est-ce que ça fait d’être stone ?
“C’est un truc que t’as de moins en moins le temps de faire à mesure que tu grandis, mais qui permet un vrai bon moment de détente, d’introspection et de découverte. Tu te retrouves seul avec toi même, à penser, découvrir des musiques, mater un film que tu trouveras carrément plus intéressant/beau, une série, même lire pour certaines personnes. C’est du pur “me time”.” Tim, 26 ans
Le but de cet article était d’évoquer de bons souvenirs, d’illustrer la relative banalité des joints associés à un plaisir particulier. Mais bon déjà c’est interdit et évidemment, la modération et le contrôle c’est mieux. Pour votre santé, mangez bougez consommez des fruits et légumes :
“Perso j’ai arrêté. Je fumais souvent en semaine en voyant des potes, mais j’ai commencé à bosser en freelance et ça me faisait baliser. J’oubliais tout le temps des trucs, je répondais au téléphone fonsdé, j’émergeais tard le matin…” Raph, 26 ans
Photos : Olga Photographie
Texte : Camille Bonazzi
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