Noise a 4 ans.
Noise Retro 1/4 – Noise au Curry
Noise c’est plein de lieux et d’histoires d’amour. S’il fallait en retenir une particulièrement épicée, ce serait celle qui commença un soir de Saint Valentin avec le Shakirail. Attention, ceci n’est pas une recette de cuisine, c’est un mot doux et parfumé.
Dans l’aventure des “Noise Apéros”, le nom du Shakirail résonne comme un écho. Quiconque a prêté l’oreille à l’actualité de Noise de ces dernières années aura entendu parler de cet espace de création et de vie occupé par le collectif Curry Vavart. Le Shakirail, ou “Shaki” pour les intimes, est à l’image de ses racines. Perché sur une butte entre les voies ferrées de la Gare de l’Est et l’émulation du quartier de Marx Dormoy, le Shaki rassemble un mélange de cultures, de tendances et de techniques, toujours en mouvement et parfois à l’avant-garde de ses disciplines, où le bruit lointain des trains qui s’éloignent de la capitale rappellent les discours de liberté qui se crient sous ses toits. Petite visite lyrique et virtuelle de ce lieu mythique pour comprendre notre coup de foudre et rappeler nos expériences communes.
Situé au 72 rue Riquet du 18ème arrondissement de Paris, le Shakirail est composé de deux bâtiments des années 1920 de 800 et 600 m² et de plusieurs cours extérieures. A demi cachés par des murs ornés d’une “fresque tournante”, ces espaces sont la propriété de la SCNF qui y avait installé à l’origine des vestiaires et un centre de formation. Ils sont désaffectés lorsque les têtes chercheuses de Curry Vavart commencent à les squatter. En 2011, les membres du collectif réussissent à trouver un accord avec la société des chemins de fer en conventionnant leur occupation par sa fonction de “gardiennage”. Les espaces du Shakirail sont aujourd’hui séparés entre lieux de vie et ateliers d’artistes. Le Shakirail dispose de plusieurs espaces de travail constitués d’ateliers temporaires dédiés à l’accueil de plasticiens de courte durée, d’ateliers spécialisés (bois-métal, couture, moulage, photo) équipés de machines professionnelles, ainsi que de salles de répétition et de spectacle. Autre que ces salles de spectacle, le collectif Curry Vavart ouvre également au public le hall d’entrée d’un des bâtiments. Autrefois utilisés pour l’affichage syndical des cheminots, les murs de ce hall sont aujourd’hui reconvertis en espace d’exposition, le “CP5”.
Noise la Ville a eu la chance d’investir le Shakirail à deux reprises ces deux dernières années. En partenariat avec Curry Vavart, nous y avons organisé deux soirées dans le cadre des “Noise Apéros”, notre cycle d’apéros lancé en 2013 qui a pour ambition de créer des liens entre réflexion et expression artistique. La richesse des surfaces disponibles a inspiré à notre collectif divers projets allant des pavés des banlieues aux bonnets péruviens du groupe Tripotes. Un des moments forts de l’histoire des Noise Apéros est en effet la projection dans la salle de spectacle du film Rue des Cités en présence de l’un des réalisateurs en février 2014. Cette projection avait été suivie par une table-ronde portant sur la représentation des banlieues dans le cinéma du 21ème siècle.
C’est également dans cette même salle qu’un an après était organisée la remise des prix du concours photo des meilleures captations de l’espace urbain dans le cadre de l’édition 2015 de notre festival “Le bruit de la ville”. Une collaboration artistique surprenante avait ensuite pris la place des mouvements photogéniques de la ville. Il fallait le voir pour y croire: une performance live des street artistes VLP (Vive La Peinture) rythmée par un live rap de C10 dans une ambiance tamisée, presque intime. Pendant ce temps là, les coeurs groovaient dans la salle de spectacle souterraine. Propice à l’expression musicale dévergondée, bruits, mélodies, cris, percussions et symphonies électronisantes étaient à l’honneur dans ce sous-sol lors de nos deux apéros. Il serait enfin impossible de résumer nos ébats avec Curry Vavart au sein du Shakirail sans mentionner la naissance en ses murs de la “Noise Kitchen”, un service de cuisine maison, abordable et succulent mis au point pour la première fois dans les grandes marmites du Shaki et proposé depuis à tous nos événements.
Derrière le lieu magique, ses fourneaux ardents et ses fauteuils de cinéma moelleux, se cache un collectif de petites fées épicées : Curry Vavart. Leur ambition folle ? Soutenir le développement de projets artistiques et associatifs à Paris en développant des espaces de travail artistique temporaires et mutualisés. Les lieux ciblés sont des bâtiments comme le Shakirail, désaffectés et en voie de réhabilitation, dans un contexte foncier de plus en plus rare et cher. Vieux de plus de 10 ans, le Collectif Curry Vavart est constitué en Association loi 1901 en 2006. Il compte environ 80 bénévoles et près de 6000 membres et sympathisants. Après plusieurs années dans différents squats : le Théâtre de Verre (12ème), Albin Michel (92), le Boeuf3 (20ème), le Gros Belec (11ème), Les Meubles (20ème) et Pixérécourt (20ème), il parvient à convaincre la Mairie de son sérieux et développe de solides partenariats. Depuis 2011, le Marchal (20ème) et le Shakirail sont ses deux coeurs battants, puisqu’ils font tout deux l’objet de convention d’occupation précaire avec la municipalité.
Cette situation de squat légalisé a été instituée pendant le premier mandat de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris. Vincent Prieur, co-fondateur et grand manitou rouquin de Curry Vavart nous l’expliquait pendant la conférence “Squat, une nouvelle institution culturelle” organisée par Noise la Ville à laquelle il avait participé à Sciences Po. Une relation gagnant-gagnant entre les squatteurs et les autorités puisqu’elle permet de régulariser et d’encadrer l’occupation des lieux. Les artistes bénéficient de locaux pour un loyer symbolique, en contrepartie de quoi ils sécurisent les lieux (alternative au gardiennage), tout en animant la vie de quartier.
Et à ce propos, le festival Curry Vavart s’est achevé ce dimanche, au bout de quatre jours de zbeul sidéral. Plein de concerts, d’expos, performances, débats et projections de films, toute l’ampleur de leur talent concentré en un gros week end flamboyant… Et si vous l’avez raté à cause de la Macki et d’une gueule de bois, et ben vous ne pouvez en vouloir qu’à vous même. Noise continuera à mettre du Curry dans sa tambouille.
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