Pour la première fois en dix éditions, les Noise Apéros débarquent dans l’espace public en s’appropriant le Square Trousseau ce vendredi 29 mai. Dans un ce cadre « champêtre urbain », l’éclectisme demeure au rendez-vous niveau programmation : un groupe d’ados non dénués de talents (Tamaris Odyssey), un journaliste DJ rap à la force tranquille (Captain Nemo), et un collectif bouillonnant qui explose dans tous les sens (Rouge Rouge N3). Le temps d’une après-midi, on a décidé de varier les plaisirs aussi bien dans le style que dans les formats, entre concerts, mix et jam sessions.
Aux musiciens bien nés la valeur n’attend pas le nombre des années… C’est ce que nous prouve Tamaris Odyssey, trio de collégiens qui surprend par la maturité et la versatilité de ses compositions. En français et en anglais, entre jazz, blues et rap, leurs chansons ouvriront avec douceur notre après-midi musicale.
Qui êtes-vous ?
On est un jeune groupe parisien composé d’Emma guitariste, Mehdi batteur et Julien chant/clavier.
Ça fait longtemps que vous jouez ensemble ?
Ca fait un maintenant un peu plus d’un an ! Depuis Février 2014. Mehdi avait un projet de groupe qui ne s’est pas réalisé qui incluait déjà Emma. La rencontre avec Julien s’est faite au Centre des Arts Vivants où on jouait ensemble.
On ressent beaucoup d’influences différentes dans vos morceaux, quels sont les artistes qui vont ont donné envie de faire de la musique ?
Emma : Celui qui m’a donnée envie de faire de la musique c’est Jimi Hendrix, après mes influences du moment son Tame Impala, Moodoïd, ou même la BO de Twin Peaks haha !
Mehdi : J’ai pas vraiment d’artiste préféré mais j’ai toujours était un fan de rap (Kendrick Lamar , Sameer Ahmad, Booba ou The Roots entre autre !). Ensuite je me retouve aussi beaucoup dans le jazz et plus particulièrement Miles Davis ou Sun Ra.
Julien : Mes influences sont diverses, à la fois pop, Bossa et Jazz. Sinon en ce moment je suis branché Hercules & Love Affair, Liars, Cheveu. Blood Orange, Sam Sparro, Frank Ocean sont des références vocalement. FIDLAR, King Krule, Jonwayne en artistes énervés…
En tant que jeune groupe, comment vivez-vous la scène ? Pas trop stressant ?
On débute ! On fait actuellement nos toutes premières scènes, comme par exemple à La Petite Mercerie. On n’est pas encore complètement rôdés scéniquement et L’Apéro Noise c’est une super occasion pour nous. Sinon on ne stresse pas trop en général, on va sur scène pour s’amuser et faire kiffer les gens.
Vous avez déjà quelques titres sur Soundcloud, un EP en vue ?
Haha ! L’EP ça serait le rêve ! On continue d’aller en studio pour enregistrer des morceaux et on verra bien ce qu’on en ferra !
On commence à bien connaître le journaliste-DJ de l’Abcdr du Son. On avait eu le plaisir de l’interviewer avec Nodey dans le cadre la soirée Beats & Booties au Showcase programmée par Noise la Ville en février dernier. A ses heures perdues, Nemo nous pond des jolis mix spécial Outkast ou Toronto. A ses heures retrouvées, il nous met à la page de l’actualité hip-hop US avec son talk-show Deeper Than Rap relifté depuis 2015. Si on ne doute pas qu’il trouvera le bon set-list dans le cadre « champêtre urbain » du square Trousseau, on a quand même voulu faire un petit warm-up ensemble, et ce en allant l’essentiel… tout en ne gardant que le meilleur.
Top 3 des spots où tu as mixé
Top 3 de tes DJs préférés
Top 3 des Perfs Live qui t’ont giflé
Top 3 des sons pour chiller dans un jardin
Top 3 des villes où tu voudrais mixer en plein air
Top 3 des artistes qui mettraient bien le feu dans un square parisien
C’est un joyeux bordel qui débarque sur la scène du dixième apéro Noise. Les musiciens, saltimbanques et autres heureux allumés de Rouge Rouge N3 nous promettent une jam session que quelques lignes ne sauraient décrire. Ce qu’on sait par contre, c’est que ça va bouger.
Rouge Rouge N3, c’est quoi ?
Rouge Rouge N3 est un collectif d’artistes tous regroupés autour de l’envie d’apporter à chacun l’art et la culture. Nous touchons aussi bien à la musique qu’à la photo, le théâtre ou l’écriture, comme les arts plastiques. Le déclic s’est produit le 21 septembre 2010. On a commencé avec les jams sauvages ; on se posait à Ménilmontant et on balançait le son tout simplement, qu’il fasse froid ou qu’il pleuve. Les gens s’arrêtaient et jouaient avec nous ! On a fait plein de belles rencontres et tissé de belles amitiés.
De là tout s’est enchaîné. On a investit le squat de la Clinique Des Arts avec notre Rouge Rouge Jam. On a poursuivit avec la Clinique Des Arts Bis jusqu’à la première Oh ! La Belle Rouge ! Fin 2012. C’est aujourd’hui encore le plus gros événement que nous ayons organisé puisque tout Rouge Rouge était réuni dans une seule soirée. C’était particulièrement dingue : plus de milles personnes étaient là ! On n’y croyait pas. Du coup on a rempilé l’année d’après avec deux autres éditions, mais à la Bellevilloise. C’était vraiment autre chose en terme d’organisation et on a beaucoup appris.
Puis on s’est posé à l’Art Café. Ça a été une période de transition car la Clinique fermait et on venait de vivre une véritable euphorie. On n’avait pas l’habitude d’avoir si peu de place, c’était étrange. Mais on a touché un nouveau public qui s’est ajouté aux anciens et ça a vite fini par déborder dans la rue. Fallait voir le monde devant l’Art Café le jeudi soir…
Entre temps on a lancé la Puta Calle avec Théâtre En Jeu, un quiz live, une scène Hip Hop, et une scène découverte au Café De La Plage. On avait quand même pas moins de huit événements par mois, sans compter les concerts de nos artistes maison !
Mais encore une fois on s’est vu obligé de déménager. Plus de jam, plus de scène découverte et Hip Hop. On était de nouveau à la rue, seulement on a pas lâché le morceau. On est partis en chasse de nouveaux lieux, et on est retourné en squat : retour des jams à la Petite Maison et au Hangar 56, une Oh ! La Belle Rouge ! pour la fermeture de ce dernier, une autre avec le squat rue de Valenciennes tenu par Jeudi Noir et le DAL. Pour l’instant on en est là et y a pas mal de bonnes choses qui se préparent pour l’avenir, dont le retour de la Scène Rouge à l’Art Café, une autre édition Oh ! La Belle Rouge !, et la fête de la musique avec le bar-resto La Caravane. On a aussi notre troisième édition du Magik Bus Tour qui se fera cette année en Bretagne de fin juillet à début août.
Je crois que notre histoire montre bien ce que nous sommes : une bande de fous motivés à créer du bonheur et de l’émerveillement. Que ce soit la rue, les squats, les scènes officielles ou les bars, on s’en fout de la chapelle tant qu’on peut prêcher notre amour du être-ensemble, de l’art, et du partage.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom ?
Beaucoup de choses et beaucoup de façons d’être. Pour le nom lui même il vient d’un pot de peinture. Celui qui avait servi à peindre la pièce qui vit la naissance de Rouge Rouge. Tout le monde y voit un lien avec une certaine idée politique alors que ça a à voir avec une enseigne de grande distribution…
Pour ce qui est du caractère du collectif, il est forcément l’ensemble des caractères qui le forment. Y a eu pas mal de mouvement et de changement, mais les cœurs sont les mêmes. Tu vois tous ceux qui ont rejoint le collectif en sont d’abord tombés amoureux. Ce qui définit Rouge Rouge c’est bien cette capacité à donner et recevoir, et donc à muter, à se transformer sans cesse, mais toujours autour de cet esprit de partage et d’échange. En fait ça devient plus qu’un collectif, c’est comme une communauté complètement ouverte ! On a d’ailleurs créé un groupe Facebook Around Rouge Rouge pour tous ceux qui se sentent proches de nous et veulent participer à nos actions ou partager avec nous des informations.
Finalement, ce nom Rouge Rouge N3, qui vient d’un pot de peinture, ne pouvait pas mieux tomber, c’est les rouges de l’amour et de la passion, ceux de la vie comme on la voit. Et de cette vie là, on en a à revendre.
Quelque chose que vous aimeriez changer à Paris ?
On aime cette ville. Vraiment ! Sinon on se démènerait pas comme ça ici. C’est une ville fabuleuse avec tellement de diversités. Et elle rayonne encore dans le monde entier. Mais c’est vrai qu’elle s’est laissée aller pendant un bout de temps. Elle a eu tendance à se transformer en musée. Heureusement, la mairie aujourd’hui semble davantage soutenir les initiatives culturelles. C’est vraiment une bonne chose même s’il reste encore des points à améliorer comme la reconnaissance du travail des squats au point de vue social et culturel, ou l’accès des plus pauvres à la culture. D’ailleurs notre initiative va dans ce sens. Je pense qu’il est très important de soutenir les efforts venant du « bas » en quelque sorte, c’est là où ils sont les plus utiles et qu’ils manquent le plus de moyens. Mais c’est surtout là que se passe l’avenir culturel et artistique de Paris.
Qu’est-ce que vous avez prévu pour le Noise apéro #10?
Ce qu’on sait faire de mieux ! Une bonne grosse Rouge Rouge Jam ! On l’a traînée dans tous les coins de Paris et aujourd’hui elle fait partie des meilleures de la capitale. Elle est spécialement connue pour son groove, c’est notre marque de fabrique. Tout le monde peut venir jouer, on n’aime pas fermer les portes. Une Rouge Rouge Jam c’est plein d’instants magiques où tous les musiciens rentrent en osmose et le public aussi. On y a vu de sacrés moments de grâce ! Vous allez voir, ça va être Rock, Blues, Funk, Hip Hop, Reggae, Manouche… Un bon gros voyage musical garanti ! Préparez vos semelles et mangez pas trop lourd, c’est un conseil.
Pour finir, une petite playlist rouge pour nous faire patienter ? Quelques titres bien de chez vous !
Pour la playlist on te proposerait d’abord ça, où tu peux te faire une idée sur l’ambiance d’une Rouge Rouge Jam. Ensuite faut écouter les projets de nos artistes tels que Haylen & Band, Smackwood, Mary May, ou encore Emji qui s’est faite pas mal connaître ces derniers temps.
Quelques liens :
Et ceux de nos artistes :
Crédits photos : Sylvain Fraissé et Aglaé de Mourgues
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