Une journée entière de festivités à Saint Ouen, 12 heures de musiques, barbecue, graffitis, films, foot… C’est difficile à résumer. Un programme c’est sympa mais on comprend rien, on connait pas et c’est chiant à lire. Voici la petite histoire du samedi monumental qui se trame sous vos yeux ébahis…
Samedi 14 mars, il est midi. L’air est un peu frais mais le soleil est là, doux et attentionné. Pas de nuages en vue. Pas trop. Les puces de Clignancourt palpitent à l’accoutumée. Les brocanteurs dépoussièrent leurs bibelots et Morsay agresse les passants. Ou peut-être l’inverse, qui sait ? Juste derrière, dans la quiétée trompeuse de Saint-Ouen, un immense bâtiment de 4000 m² est en pleine effervescence : les Mains d’Oeuvres. Les affiches se collent, Les projos chauffent et les bières refroidissent. Noise est à l’oeuvre. Pour la deuxième édition du festival Le Bruit de la Ville, l’association s’offre une journée de bonheur, une block party.
En vérité, tout démarre à cinquante mètres de là, derrière un petit gymnase. Le collectif Last Sunday, prépare ce qu’il sait faire le mieux : réunir les associations du coin, les artistes, les sportifs et les cuistots pour faire la teuf. Depuis une dizaine d’années qu’ils organisent leur tournoi de basket ball entre potes à Saint-Ouen, l’opportunité de s’ouvrir à un nouveau public et d’investir les Mains d’Oeuvres leur a plu. Partenaires du festival, ils nous ont aidé à investir le petit terrain de foot en bitume près du stade du Red Star. Grosse équipe en perspective : les DJs du Nautylus Lab, les graffeurs de Nadbeez, les footeux de l’AS de Sciences Po, des gourmands au barbecue, des bricoleurs de vélo et des acrobates de la corde à sauter au Double Dutch. Ces derniers offre des initiations pendant que les graffeurs de leur côté élaborent une fresque de près de 40 mètres sur le thème vaudou, bayou et Nouvelle-Orléans… Le cliquetis des bombes et les bruits de sprays ponctuent le beat hypnotique qui résonne dans tout le terrain.
A l’heure fatidique, 17h pour être précis, Daddy Reggae entre en scène. Ce gros camion jaune équipé d’un énorme sound system à la jamaïcaine crache les derniers rayons de soleil avant que chacun ne disparaisse, happé par les Mains d’Oeuvres où se finira la soirée. Dans l’antre, on peut boire un coup dans les comfortables canapés de la Cafétéria, se précipiter à la projection de Fièvres de Hicham Ayouch primé le week end précédent, ou danser inlassablement dans le vaste gymnase désaffecté. Mais, que se passe-t-il là-bas ? Les bras se tendent en l’air, les casquettes hochent en rythme, la foule hurle… C’est un open mic ! Des jeunes rappeurs sont montés sur scène et électrisent la salle avant l’arrivée des tenors. Flynt, Espiiem et JP Manova assurent la tête d’affiche Hip-Hop du festival. Dans d’autres salles, une myriade de jeunes et excellents DJs transforment successivement l’electro en funk à saxo, en house, en ambiant ou en set endiablé.
Pour ceux qui ont encore les neurones tranquilles, un grand village associatif de tous bords s’est réuni. Les explorateurs urbains de Voyages Métropolitains qui s’efforcent de changer nos perceptions de la ville par des ballades citadines ; le collectif d’artistes BLBC (Big Lights Bright Cities) présente Chloé, une installation audiovisuelle expérimentale et immersive sur le quotidien du métro ; le Ministère de l’Oignon est une communauté d’acteurs et de collectifs dont le but est de promouvoir des initiatives originales et innovante de manière conviviale ; La Dynamiterie est un collectif laboratoire d’expériences créatives, certains diront plus simplement des teuffeurs dynamiteurs, c’est selon…
Reste pour les plus contemplatifs, l’expo de photo organisée avec l’association In Situ sur le thème Le Mouvement de la Ville, ou encore la performance de VLP le groupe de street artistes en activité depuis les années 80. Sur un échafaudage dans le gymnase, ils peindront pendant les djs-set pour faire communier leur conception de l’art et de la musique.
Venez tôt, venez nombreux bande de zbeulards.
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