VLP – Vive le street art !

VLP comme Vive La Peinture. Le message est clair et haut en couleur. Alors qu’en 1983 le graffiti balbutie encore, trois jeunes artistes parisiens font de l’art éphémère et gratuit un véritable combat.  Ils fondent ensemble un groupe qui sera à l’origine du mouvement graffiti en France. 

Au début des années 1980, Michel Espagnon, Jean Gabaret et Martial Jalabert se retrouvent dans les catacombes de Paris à l’occasion de fêtes punk-rock pour leurs premières fresques à la laque industrielle. Rapidement ils investissent les palissades de chantier et les murs de Paris pour offrir leurs œuvres au regard des passants. Convaincus que le marché de l’art entretient un culte de la marchandise et que la création doit être arrachée aux grandes institutions symboliques, ils luttent avec leurs pinceaux. Leur travail est alors politique. L’art doit être gratuit, éphémère et facile d’accès. VLP est un véritable cri de révolte contre l’individualisme égocentrique de la création artistique et un appel au renouvellement de la figuration en peinture.

Peignant à leurs débuts des œuvres en trois parties distinctes qui correspondent à leurs styles respectifs, Jean Michel et Martial élaborent rapidement une esthétique de groupe unifiée. Par leur travail en trio, ils tentent de substituer la synergie du groupe à l’ego de l’artiste. Le succès est immédiat. La ville de Paris et la RATP leur commandent des peintures, dont celles pour la décoration de la station Porte de Clichy. A la fin des années 1980 VLP expose ses premières toiles à la galerie Diagonale à Montparnasse. Le groupe goûte à tous les supports d’action : collages, fresques, fanzines, toiles, cartons, zinc et toits de paris… Ils multiplient également les performances puisqu’ils sont accueillis au Rex Club, à la Locomotive ou au Palace, avec des groupes de renom dont Depeche Mode. Ainsi se tissent des liens entre leur art et la musique, jouant toujours un peu plus de la performance et de l’instantanéité.

En 1985 VLP organise le premier rassemblement street art en France, en invitant les peintres qui deviendront les figures phare de ce courant : Miss Tic, Nukle, Art, Epsylon… Deux ans plus tard ils exposent avec Keith Haring et Basquiat à Paris.

Les années 1990 sont délicates pour VLP, le marché de l’art est en pleine dépression. Malgré quoi ils s’efforcent d’innover, alors que l’un des membres quitte le groupe pour la littérature. A cette époque, leur principale thématique est inspirée par le pop art et le détournement des grandes icônes de la modernité. La publicité est évidemment la principale cible de leurs critiques. VLP s’en réapproprie les codes pour les condamner avec ironie. Leur travail perd alors son esthétique fauve pour se diriger vers le graphisme.

Leur démarche se poursuit jusque dans les années 2000-2010 avec la création de leur personnage Zuman Kojito qui allie leurs mouvements politique, philosophique et poétique pour sortir les citoyens de leur torpeur désenchantée. La peinture stridente et primitive de VLP se veut aussi éveiller les consciences sur les sujets d’actualités, et briser les tabous de la société. Aujourd’hui VLP est encore actif et continue à œuvrer pour l’éveil des consciences.

* * *

Noise est fier d’accueillir VLP au sein du Festival Le Bruit de la Ville 2015. Trois performances auront lieu sur les deux derniers jours du festival :

A Science Po le 13 mars dans l’après-midi, exposition de collages dans le hall d’entrée de Sciences Po.
Au Shakirail le 13 mars dans la soirée, performance peinture sur toile directement au sol, après la projection du film ‘In Situ’.
Aux Mains d’Oeuvres le 14 mars le soir à 22h, performance peinture sur échafaudage, dans le grand gymnase, en même temps que la fête avec les DJ sets.

///  Programme  \\\

David

David est journaliste pigiste, ancien rédacteur en chef de Noise la ville.

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