Pour la soirée de clôture du Festival le bruit de la ville, Noise a prévu un programme explosif. Les maîtres de la scène que sont Flynt, JP Manonva ou encore Espiiem y côtoient des talents plus confidentiels. The Last Camel in Paris, Zaspéro, Merick et Romain Herrerias font partie des belles surprises de cette programmation.
Soirée de clôture du festival Le Bruit de la Ville : Facebook & préventes
Last Camel in Paris
– Qui es-tu ?
Last Camel In Paris c’est Arthur et Ugo, amis de longue date, les deux bosses d’un même chameau.
– Comment décrirais-tu ton son ?
Un kit de batterie rythmé pour la danse, une basse chaleureuse pour le confort, des nappes de synthé pour le décollage, et des bruits chelous pour plus rien comprendre.
– Tes influences musicales (et autres) ?
On ratisse large, du psychédélique de Pink Floyd à celui de Villalobos, en passant par l’afrobeat de Fela Kuti et la folie d’Aphex Twin. Sinon ça fait un bail qu’on écoute et joue beaucoup la vague des producteurs roumains, l’écurie Arpiar, Nu Zau, Egal 3, Arapu, Lazar Cezar, Barac… Mais aussi des labels comme Minibar, Cosmo, Op.disc ou le classique Perlon.
– Comment t’es tu mis à la musique ?
A force d’écouter, de passer des heures à fouiller des discographies, on a eu envie de partager. Et puis ça détend beaucoup de mixer, surtout à deux, on n’échange plus avec des mots mais avec des morceaux, des ambiances, des couleurs… On fait nos propres morceaux aussi mais on prend notre temps, il faut qu’on soit vraiment fiers d’eux avant de les révéler.
– Décris-nous un live parfait…
Un voyage, avec un début, un milieu, une fin. Que tu sois les pieds dans le sable ou six pieds sous terre, un bon live comme un bon DJ set te fait partir, c’est une histoire qui te transporte dans un univers.
– Ou tu seras dans 15 piges ?
Dans un vaisseau spatial.
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Zaspéro
– Hey, qui es-tu ?
Hugh ! Tristan, ancien étudiant en cinéma qui persévère dans le milieu au grés des tournages qui tombent, et des projets que j’écris. A côté de ça, de manière récréative mais de plus en plus sérieuse, je fais de la zic.
– Comment décrirais-tu ton son ?
Je pense que je fais de la house. Une house qui reprend les rythmiques rentre dedans de la techno, avec des percus empruntées à la bossa ou la musique africaine, des basses simples mais tenaces, et surtout, ma petite touch souvent présente, deux trois accords entêtants, liquoreux qui ramènent un peu de douceur.
– Tes influences musicales (et autres) ?
J’écoute H24 de la musique, du coup, j’ai diversifié mes recherches dans presque tous les domaines.
Mais à la base, mon groupe fétiche c’est les Cramps. Univers monstrueux, look des enfers, ambiance série Z… Malheureusement, les Cramps ne valideraient pas du tout ma musique actuelle vu qu’ils étaient anti Techno, ils s’y retrouveront plus dans mes idées de film.
Les influences actuelles seraient principalement des mecs qui réussissent à faire danser tout en installant un réelle ambiance dans leur track sans rentrer dans l’émotion… Horror Inc, Efdemin. Mais aussi les délires qui tapent de Marc Houle ou Brejcha. Les musique de film comme celle d’Angelo Badalamenti ou Morricone… Bref, c’est une liste sans fin qui au final ne ressort pas de manière évidente dans mes tracks, mais reste dans mon inconscient créatif.
– D’où sort le break miraculeux dans ton titre Chaleur Vinyl ?
L’envie du track à la base était de reprendre que des vieux samples des années 80 pour que ça sonne old school. Et du coup l’idée de reprendre l’accapela de Rythm Controll dans My House m’a paru assez évidente. On ose le classique à fond ou pas du tout.
– Comment t’es tu mis à la musique ?
J’avais un groupe de rock à la base, les Droogs. C’est avec eux dans les petites caves qu’on a commencé à gratouiller du blues avec les deux accords que je connaissais. Puis, ça a décollé pour nous on a pas mal joué sur Paris, et finalement, l’aventure musicale s’est stoppée, du coup je me suis consacré à la musique électronique parce que je pouvais la faire en solo.
– Décris-nous un live parfait…
Quand les mecs se donnent à fond comme le faisait Jeffrey Lee Pierce quand il était avec le Gun Club, et que le public est pris par cette énergie Un live parfait a pourtant le droit à l’erreur technique parce que c’est presque ce qui le rend authentique, la sensation de l’instant présent, c’est pas du pré-mâché. L’intérêt d’un live c’est de voir l’artiste faire une performance, de le voir bosser !
– Ou tu seras dans 15 piges ?
Au mieux ? En Asie à mi-temps, avec un pied-à-Terre à Montmartre parce qu’on renie pas la casa. Avec une double carrière, ça serait le rêve. Mixer la nuit, et le lendemain matin aller sur le set de mon prochain film, et le mois d’après repartir en voyage laisser les problèmes de la ville à leur place. En tout cas, faudra que ça continue de bouger.
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Merick
– Avant toute chose, qui es-tu ?
Je m’appelle Emeric Leprince, je suis en étudiant en design à l’ESAG Penninghen à Paris. J’ai 23ans.
– Comment décrirais-tu ton son ?
Mon objectif à long terme est d’avoir un son organique avec pleins de jeux de textures et de questions-réponses en essayant au maximum de réunir les rythmes de la techno et le côté chaleureux et hypnotisant des percussions avec des mélodies planantes et oniriques. Pour la faire court, mêler la techno avec des influences diverses.
– Comment t’es tu mis à la musique ?
A l’âge de 7 ans, mes parents m’ont inscris à des cours de batterie que j’ai continué pendant 13 années. J’ai ensuite enchaîné diverses places de batteurs ou bassiste dans des groupes de musiques allant du blues au rock alternatif. La difficulté de s’entendre, de trouver des salles, et mes expériences personnelles m’ont poussé à composer seul dans ma chambre quelques riffs de guitare que je mettais sur garage band avec une petite boîte à rythme Roland. J’ai par la suite commencer à me pencher sur la musique électronique avec des synthés mais en souhaitant m’inspirer d’artistes plus psychédéliques dans leurs approches tel que Caribou de Dan Snaith ou bien Acid Pauli. Ce sont pour moi de vraies mentor dans leur approche originale de la musique électronique. Des géants comme Jean-Michel Jarre, Kraftwerk ou bien le pionnier français Pierre Henry continue de me fasciner par leur approche avant-gardiste. Alors qu’ils tâtaient des potards et des machines obscures, le blues était à son apogée !
– Tes influences musicales (et autres) ?
Mes influences sont diverses et variés. J’aime beaucoup Brel, Brassens, Gainsbourg ou même Françoise Hardy. Ces chansons me propulsent dans une époque que je n’ai malheureusement pas connus où les sentiments et les choses de la vie était exprimé de manière plus poétique et sincère. Par ailleurs, j’ai une affection particulière pour la musique africaine et les percussions. J’utilise beaucoup de ces percussions sur scène. Sur la scène électronique, les papes de Détroit, Robert Hood, Jeff Mills, mais aussi la scène allemande plus moderne comme le label Innervision, Stimming ou encore Robag Wruhme m’inspire énormement. En terme d’artistes inclassable que j’admire il y aurait Rone avec qui j’ai joué le 7 février et Nicolas Jaar ou encore Valentin Stip qui ont une approche plus acoustique et onirique. C’est ce que j’aime avec la musique électronique. C’est qu’elle réunis beaucoup de genre et se renouvelle perpétuellement.
– Ton dernier EP s’appelle Les Liaisons. Tu es un amoureux de la grammaire ou un amoureux tout court ? Non mais raconte un peu la création de tes deux EPs…
Mes deux EPs sont les résultats de période particulière de ma vie. Les Liaisons à été beaucoup plus difficile à accoucher qu’Origines. Je ne peux concevoir de la musique si je ne mets pas quelque chose de personnel dedans. La musique est le reflet de mon âmes en quelque sorte. Comme l’écriture, la musique est un éxutoire. Origines fut composé à une période heureuse, il est donc naturellement plus joyeux. En revanche, Les liaisons est issu d’une période plus difficile. Mon état d’esprit était différent, plus noir. J’ai composé cet EP avec une certaine mélancolie. « Soul Mate » est réellement le fruit de mon état d’esprit de l’époque.
– Décris-nous un live parfait…
Un live parfait, c’est un live ludique, cohérent, un voyage… Quand je sors pour aller écouter des artistes ou DJ, je recherche celui qui va me surprendre, m’emmener dans son univers. Un type qui passe ce que j’entends à la radio ou qui passe que des titres que les gens veulent entendre ne m’interesse pas. Certains artistes sont incroyables pour cet exercice. Ce weekend j’ai mixé au côté de Rone. Ce type en plus d’être adorable à un réel univers propre à lui. Son live m’a fait voyager. Il y en a pleins d’autres aussi. Un artiste comme Dan Snaith est un magicien dans cette pratique. Enfin, le meilleur souvenir de concert fut cet été. Le dj set de Marcel Dettman au Weather Festival. 6h du matin, une ambiance électrique et une nuit éreintante…c’était magique.
– Ou tu seras dans 15 piges ?
Très honnêtement, je ne sais vraiment pas ce que je serais dans 15 piges… On vit dans une époque excitante en terme de perspective car justement il n’y en a pas. Tout est possible. Beaucoup de projets intéressants sont en discussion mais je souhaite avant tout me concentrer sur mon projet musical. Je fais des études de design donc dans tout les cas je ferais un métier de passion qui se rapproche en tout point de la musique. Le processus créatif est le même. Si j’avais une envie particulière, ça serait de jouer au festival des Nuits Sonores à Lyon. C’est ma ville d’enfance et cela serait quelque chose de très très fort. Malgré tout, je rêve de pouvoir vivre de ma musique un jour.
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Romain Herrerias
– Avant toute chose, qui es-tu ?
Qui que je sois, je suis derrière toi.
Sinon, je m’appelle Romain Herrerias, j’anime le Romcast, mon podcast des musiques du futur proche et j’ai une chronique sur Radio Marais. Et j’officie en tant que DJ aussi.
– Comment décrirais-tu ton son ?
« Its my son, my battle / Did not wanted to see her go, wo oh ooh »
Sinon, mon son est très versatile et dépend de mes découvertes du moment. Par exemple, j’ai découvert il y a quelques jours un artiste français du nom de Voiski dont les morceaux de techno très detroitiens et mélodiques m’ont scotché. Du coup, en ce moment, j’écoute énormément de musique électronique pêchue, percussive et musicale.
Pour le festival de Noise la Ville, mon mix et ma sélection seront forcément inspirée de l’idée de « bruit de la ville », que je trouve très belle.
– Tes influences musicales (et les autres) ?
En tant que fervent admirateur des extraterrestres et intense pratiquant de la méditation sexuelle, je pense immédiatement à Raël.
Sinon, mes parents écoutaient du funk, du rock et Franck Zappa. J’ai commencé par écouter le rap français des années 90 à l’époque où la sélection musicale de Skyrock était encore honnête. Et puis je suis tombé dans la techno en voyant Laurent Garnier mixer pour la Techno Parade, sur M6. Je devais avoir 12 ans, je me suis dit « qu’est ce que c’est que cette musique de dingue ? » et j’ai acheté « Shot in the Dark » à la Fnac. Grosse claque.
Aujourd’hui, j’écoute énormément de musiques, très variées et toutes m’influencent, je crois.
– Comment as-tu commencé le Romcast ? quelles motivations ?
J’ai reçu un matin un coup de bigot de Patrick Cohen qui m’enjoignait à préparer la relève. Dont acte.
Sinon, j’ai toujours écouté beaucoup de musique, aimé faire le pitre, écrire et créer des choses. En soirée, j’ai une tendance obsessionnelle qui me pousse vers les ordinateurs et m’oblige à mettre de la musique à fort volume. Après avoir baisser le son et copieusement insulté, mes amis me demandent souvent « purée, c’est quoi ce titre ? ».
Eh bien croyez-le ou non, je me suis réveillé en matin en me disant « Rom, faut que tu fasses de la radio. » Simple as that, my nigga. J’ai piqué un micro à mon frère, j’ai crée des jingles, sélectionné mes morceaux, écrit des raps et des petits sketches et j’ai sorti l’émission dans la foulée.
Le Romcast me permet de cumuler tous ces plaisirs personnels et de les partager chaque semaine avec mes potes. Mes motivations sont en train d’évoluer, je travaille à la mue de l’émission pour lui apporter une ligne éditoriale plus originale.
– Une passion pour la radio ?
Une passion pour la musique et pour les gens qui savent raconter des histoires, bien dire les choses. Pour la radio, c’est surtout une vraie tendresse. Gamin, j’enregistrais des mixs sur Fun Radio et je les réécoutais sur K-7 après, j’avais l’impression d’être trop in. Et aujourd’hui, une grosse consommation de France Inter, certaines émissions du Mouv’ et de Radio Marais et surtout d’Arte Radio qui crée des contenus fabuleux.
– Décris-nous un live parfait…
Pour moi, le live parfait c’est quand l’énergie entre l’artiste et le public s’entre-alimentent. J’ai joué dans un groupe de rock et fait quelques scènes, il y a des moments rares où j’ai eu l’impression de sortir de mon corps et de ne plus rien maitriser, de simplement flotter dans l’énergie chaude et électrisante du public. Quand tu parviens à ça, en tant que DJ, c’est un peu comme faire l’amour avec la fille que tu désires le plus au monde. Le live parfait, c’est un orgasme énergétique mais à plusieurs.
Note du jour : arrêter la skunk.
– Ou tu seras dans 15 piges ?
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