Pour la soirée de clôture du Festival le bruit de la ville, Noise a prévu un programme explosif. Les maîtres de la scène que sont Flynt, JP Manonva ou encore Espiiem y côtoient des talents plus confidentiels. The Marv et KHNG KHAN font partie des belles surprises de cette programmation.
Ces deux artistes évoluent dans deux univers complètement différents, mais ont le même don de nous faire voyager en musique. Pour vous donner un avant goût de leur travail, on a demandé à la beatmakeuse de The Marv et au rappeur KHNG KHAN de nous parler un peu d’eux.
Rendez vous samedi 14 mars aux Mains D’œuvres à St Ouen !
The Marv est une jeune et talentueuse beatmakeuse d’origine Sri lankaise. Elle mêle hip hop et sonorités orientales, pour un rendu surprenant, envoûtant et psychédélique.
Qui es-tu?
Je suis Parveen aka The Marv.
Tu as appris le beatmaking avec ton mari, tu samples les chanson de ton père, tu es mère… La famille est importante dans ta musique ?
Primordiale ! Quand tout fout le camp il ne reste que la famille. Il me semblait donc naturel de me lancer dans la musique en rendant hommage à mes parents (Malayalama Beats vol.1, Birdy Beats) et mes origines (A King of Tunes) après tout c’est un sujet universel. Mais il est possible que mes prochains travaux ne soient pas autant marqués par le thème de la famille, même si c’est toujours très important pour moi.
Tu travailles beaucoup à partir de samples de films indiens, et dans le clip de « an oscillation », voit bien que la culture Bollywood est au centre de ton univers. Le cinéma est une source d’inspiration importante ?
Tout d’abord une petite précision, je m’intéresse en particulier à l’industrie cinématographique du Sud de l’Inde, en Tamoul et autres dialectes, communément appelé Koolywood. L’industrie Bollywoodienne, c’est différent (à Mumbai au Nord et en Hindi). En Inde et au Sri Lanka, cinéma et musique sont souvent indissociables. L’un servant souvent la cause de l’autre. Je t’avouerais que les scénarios m’importent peu, je m’intéresse aux chansons aux chorégraphies, à l’esthétique en somme !
Peux tu nous parler d’un artiste qui t’a influencé musicalement, ou qui t’a donné envie de te lancer dans la musique ?
Ilaiyaraja est THE compositeur indien par excellence ! D’ailleurs, mon Ep « A King of Tunes » est un hommage à cet artiste, dont chacun des milliers de morceaux qu’il a composés est une perle musicale : le groove, les rythmiques, la richesse mélodique, le savant mélange des influences occidentales et indiennes. J’étais conquise à la première écoute de l’un de ses morceaux : Vikram, qui m’a donné envie de me mettre à la compo.
Tu t’es déjà produite à l’étranger ?
Non, je n’ai pas encore eu cette chance, mais si tu as un plan je suis preneuse ! Ce serait un plaisir de faire écouter ma musique n’importe où dans le monde.
En fait, penses-tu avoir un public indien ou sri lankais ?
Mes auditeurs viennent principalement des pays occidentaux, là où le beatmaking est plus connu et présent (US, Europe, Japon). Par contre les jeunes gens d’origine indienne ou Sri Lankaise installés dans ces pays se retrouvent dans ma musique.
Sa Ri Ga Ma Pa Da Ni Sa, ça veut dire quoi ?
Do Ré Mi Fa Sol La Si Do 🙂
En ce moment, on parle pas mal de la place des filles dans l’électro. Selon toi, il y a un avantage ou un inconvénient à être une « beatmakeuse » dans un univers plutôt masculin ? Ou est-ce qu’en fin de compte c’est le travail qui prime ?
Ni un avantage ni un inconvénient. En tout cas en ce qui concerne le milieu du beatmaking, ce qui apparaît comme essentiel c’est que le son soit bon. Le reste on s’en fiche un peu. Il est vrai que parfois c’est une curiosité d’amener une beatmakeuse sur scène, et c’est très bien comme ça !
Qu’est ce que tu préfères sur scène ? C’est quoi pour toi le set parfait ?
Les branchements XLR – Jack 🙂
Plus sérieusement, c’est une manière de vivre l’expérience de ma musique avec un public. Ça concrétise le travail solitaire du beatmaker. Je considère cette opportunité comme une chance quand on connait le nombre de productions qui n’existent que sur le net. Pour tout artiste, c’est très agréable de voir sa musique appréciée.
Le set parfait c’est emmener l’auditoire dans ton trip musical, du début à la fin.
* * *
KHNG KHAN est un rappeur des steppes. Il oscille entre hip-hop US et influences orientales pour nous offrir des tracks originales et puissantes. On attend son live avec impatience, ça s’annonce épique.
Qui es-tu ?
Je suis un musicien et j’ai 23 ans. Fils d’une française d’origine vietnamienne et d’un américain d’origine russe, j’ai vécu toute mon enfance aux Etats Unis, et j’habite aujourd’hui à Paris.
Comment as-tu commencé la musique ?
Mon père est saxophoniste de Jazz alors je l’accompagne à des concerts depuis que je suis né. A l’âge de 5 ans j’ai commencé la trompette et le piano, plus tard j’ai changé pour la basse.
Ton nom de scène, c’est un hommage à Gengis Khan ?
Mon blaze de rappeur au lycée était Fusion Khan.. Le Khan m’a toujours fait penser a une horde de cavaliers qui viennent mettre la pression à des rappeurs variet’.
Ton univers musical est à la croisée de l’occident et de l’orient, tu mélanges rap américain et musique traditionnelle mongole… Raconte nous d’où te viennent ces deux visages ? Comment cohabitent les deux univers ?
Cela vient du métissage qui me constitue et qui m’entoure. Je pense que notre culture occidentale s’inspire des cultures du monde depuis toujours.
Pour toi, c’est important de revendiquer ses origines en tant qu’artiste ?
Mes origines me définissent, j’en suis fier en tant que personne. Ma musique s’accorde à elles et tout aussi naturellement à d’autres.
Peux tu nous citer deux artistes qui t’ont influencé, dans chacun des deux « mondes » que tu côtoies ?
Mes influences viennent d’un seul monde musical, le mien : Kool Keith, Elvin Jones, Andrey Mongush , Nass El Ghiwane, Charles Mingus, Atom TM et Luke Vibert. Ces géants y cohabitent et m’aident à le construire.
Tu t’es produit en France mais aussi en Mongolie, les deux expériences doivent être fondamentalement différentes, raconte nous… Une préférence ?
Je me suis produit quelques fois en Tuva cet été, une région de Russie aux origines mongoles. J’ai joué dans des boîtes de nuit et lors d’une compétition de lutte traditionnelle. Les deux expériences étaient déjà fondamentalement différentes quoique toutes deux surréalistes. Je peux dire que j’ai préféré les fans de lutte aux jeunes clubbers tuvains, ils étaient beaucoup plus réceptifs.
Tu te produis souvent sur scène en costume traditionnel, et dans le clip de chadakh, tu rappes en survet sur un cheval.. ce mélange des genres, tu t’en nourris? C’est de la provocation ?
Non, j’aime m’imprégner de la culture locale quand je voyage. Le style que j’adopte dans mes clips ou pour mes concerts existe pour y ajouter du freak. Pour moi le style dépasse les frontières et les codes sociaux.
Chadakh ça veut dire pouvoir en mongol, c’est quoi ta définition du pouvoir ?
Chadakh signifie pouvoir comme le verbe anglais can. C’est le pouvoir en acte et non en puissance ; la liberté que l’on ressent en accomplissant quelque chose nous permet de dire « je peux » effectivement.
La plupart de tes textes sont en anglais, tu envisagerais d’écrire une chanson en mongol ? Ou en français ?
Il m’a fallu trois jours rien que pour dire correctement bonjour en mongol ! J’écris en français, je pense l’utiliser un jour mais pour le moment les textes restent en anglais.
Jeanne Saulnier
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