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Interview Jean-Michel Correia, réalisateur de Sous-X

Ancien voyou incarcéré devenu couteau suisse du Septième art, Jean Michel Correia est en ce moment à l’affiche de Sous X, film noir introspectif teinté de drame social qu’il a lui-même écrit et réalisé. A la manière d’une chronique urbaine en partie vécue, celui qu’on surnomme JMC raconte les contradictions d’un braqueur en quête d’identité, de retour à la cité après neuf ans de placard, tiraillé entre velléités de réinsertion et appels du pied de l’illicite. Alors que son premier long-métrage constitue une des bonnes surprises cinématographiques de ce début d’année, ce conseiller technique de Jacques Audiard (Un Prophète) revient sans tabou sur son parcours atypique, la vie de quartier, sa vision d’un cinéma urbain naturaliste aux antipodes de Scarface. Entretien fleuve avec un ambitieux aux allures discrètes mais à la bonhomie attachante, qui nous a reçus à Châtenay-Malabry, au cœur de la cité qui l’a vu grandir, devenue décor principal du film.

 

 

Peux-tu nous expliquer ton parcours, et comment tu t’es retrouvé dans le cinéma ?

J’ai grandi dans le quartier où t’es en ce moment. Adolescence turbulente, petits engrenages, après quelques années de prison (ndlr : deux fois incarcéré, pour un total de 8-9 ans), une période de transition, pas mal de voyages à l’étranger également. Début des années 2000 j’étais devenu papa. Et là, j’ai un ami dans le cinéma, qui était directeur de production qui m’a dit « avec la vie que t’a vécu, il y aurait de quoi écrire des histoires, des scénario de films ». C’est vraiment via l’écriture que je me suis tourné vers le cinéma, c’est vrai qu’à l’école j’avais un profil plutôt littéraire. Durant mon enfermement j’ai repris mes études, j’ai participé à des ateliers d’écriture qui m’ont beaucoup servi. Entre ma sortie et mes premières approches avec le cinéma, il y a eu plus de dix ans qui se sont écoulés.

A cette époque, quand tu commençais à écrire, c’était pour le plaisir ou t’y croyais vraiment ?

Pas mal de fois mon pote directeur de production m’encourageait à me lancer. Et il y a eu un moment je me suis pris au jeu avec la fièvre du débutant, j’ai commencé à écrire de nuit, j’ai commencé à aimer ça. Et à mesure que je produisais du contenu, je rencontrais des gens à qui je faisais lire, et par ces rencontres, j’ai eu la chance de commencer à bosser dans le milieu.

 

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