Samedi 13 septembre, Noise était partenaire d’une chouette visite street art à Vitry. Récit de nos copains de l’Artichaut.
Direction : Vitry-sur-Seine. À dix petites minutes à pied de la gare, la galerie municipale a décidé de mettre à l’honneur le Street-Art. Et elle le lui doit bien. Même les moins observateurs d’entre vous ne sauraient manquer les innombrables tags, graffs, œuvres multicolores qui habillent les murs et s’imposent au regard, et ce dès la sortie du RER. Les artistes de rue ont fait de la ville leur terrain de jeu, contribuant à l’embellissement de ses avenues et nombreuses barres d’immeubles. Face à l’épuisement des stocks de bombes aérosols dans les boutiques de la ville, Catherine Viollet et Hervé-Armand Béchy se sont attelés à la mise en perspective des pratiques d’aujourd’hui au regard de celles d’hier. Résultat : deux guides, une exposition et une visite guidée dans les rues de la ville, le tout organisé par votre PAP préféré.
La visite commence au sein de la galerie municipale. À même les murs, sans cadres, sans vitres protectrices, est présentée une vingtaine de clichés pris par Hervé-Armand Béchy lui même, lors d’un road-trip à la poursuite des gigantesques fresques qu’il avait pu découvrir à New York, en pleines seventies. Des murs de Los Angeles à ceux Chicago nous découvrons ainsi un mouvement profondément engagé dans les causes sociales de l’époque, porté par de véritables artistes peintres. À chaque ville sa communauté, ses causes à défendre et son style de pictural. Le muralisme des villes du Sud est ainsi empreint de la symbolique chicanos, tandis que celui de Los Angeles fleure bon l’industrie hollywoodienne. Mais qu’importe l’endroit, les collectifs d’artistes à l’initiative des fresques aspiraient tous au même effet : promouvoir un art public, inspiré des causes populaires et adressé à ces mêmes populations. Un art ouvert à tous donc, véritable bien collectif en opposition à l’art dominant, enfermé et élitiste. Chose surprenante cependant, la plupart des fresques de l’époque était réalisée en réponse à des commandes d’agents privés ou publics. Le muralisme, ancêtre direct du street-art tel que nous le connaissons aujourd’hui, était donc bien plus accepté par l’opinion d’alors.
« Bon, c’est bien sympa d’être ici avec vous, entre ces quatre murs, mais il fait drôlement beau dehors, et si on allait faire un tour ? »