Interview croisée : Batuka, TafTaf, Art’Core

Le Festival Le Bruit de la ville accueillera le 14 mars à Sciences Po les performances de trois collectifs créés au sein de l’école par ses étudiants : La Batuka, TafTaf et la compagnie de danse Art’Core. Marianne Hobeika de Art’Core, Myassa Djebara de TafTaf et Julie Ladret de la Batuka nous expliquent leur démarche collective et artistique.

NOISE : Pourquoi et quand votre association a été créée ? En quoi consiste-t-elle ?

BATUKA : La Batuka a été créée en 2008, lors du retour de deux étudiants en troisième année au Brésil. L’idée était de recréer une batterie tel qu’il y en a des centaines dans les rues de Rio qui pourrait, au même titre que les autres IEP ont des fanfares au Crit [ndlr: le Crit est une compétition inter-sportive entre les IEP de France], aller supporter les sportifs de Paris durant leurs matchs et assurer une ambiance festive dans chaque endroit où elle passe.

L’AS Sciences Po [ndlr: l’AS est l’association sportive de Sciences Po] a accepté de financer tous les instruments qui nous viennent directement du Brésil, et la batuka s’est progressivement mise en place. Au départ petite et peut-être pas très « pro », jusqu’à devenir le groupe de 30 personnes surmotivées que nous sommes aujourd’hui.

TAFTAF : Récemment ! Lors de la rentrée 2013. Pour répondre à l’envie de mettre en commun plusieurs disciplines artistiques dans un cadre où la recherche, l’écriture de soi se place avant l’esthétique.

ART’CORE : La compagnie a été créée dans le but de rassembler tous les talentueux danseurs de l’école qui n’ont pas vraiment l’occasion de s’exprimer. Les premières auditions ont eu lieu en octobre 2012 après plusieurs mois de démarches administratives diverses. On voulait  permettre à des étudiants motivés et talentueux de se retrouver pour créer ensemble et ambiancer Sciences Po dans tous les styles de danse que l’on connaît !

NOISE : Quel est votre rôle dans le collectif ?

BATUKA : Je suis la « mestre », soit le chef d’orchestre du groupe. En gros, la personne qui est devant les joueurs et qui les guide avec un sifflet et des signes fait à la main. Être ensemble c’est super important, la samba est une musique de groupe, pas de place aux individualités, chacun fait une petite phrase avec son instrument et c’est le fait de le faire simultanément avec les autres qui créée un vrai effet.

J’organise et je coordonne aussi, heureusement avec l’aide d’autres anciens du groupe, nos répétitions, nos nombreux événements, et on est deux à faire également partie du staff de l’AS ce qui simplifie pas mal les choses. En effet même si on est loin d’être cantonné à ça, une bonne partie de nos activités reste quand même liée à la vie sportive de Sciences Po.

TAFTAF : Je touche à tout. Comme tout le monde. Le but est de nourrir les disciplines artistiques de l’expérience et du point de vue des autres.

ART’CORE : J’ai co-créé la compagnie avec Anne-Gaëlle Martin (une amie actuellement en deuxième année de master) et j’ai pris le co-capitanat avec elle également la première année d’Art’Core avant de le passer à Claire, Marielle et Naomie (les capitaines actuelles).

NOISE : Quels types d’événements organisez-vous ?

BATUKA : L’événement qui a lieu toutes les semaines, c’est nos répétitions le dimanche soir, un bon moyen de combattre le blues. Elles ont lieu dans un studio et sont ouvertes à tous, alors il ne faut pas hésiter à passer nous voir, on a plein de bonnes ondes à vous donner. Sinon on essaie de participer au maximum d’événements, déjà avec Sciences Po. Certains sportifs ont déjà pu nous voir le jeudi après-midi lors des compétitions universitaires, on sera là pour les Parisiennes, on a même un show de prévu à leur soirée. Notre apparition à la Cash&Trash [ndlr: La Cash&Trash est la grande soirée de l’AS de Sciences Po] avait été assez plébiscitée il me semble. Mais on ne se limite pas à la vie sportive : comme le montre notre partenariat avec Noise justement, qui nous ont proposés de jouer à leur avant-dernier apéro à l’Âge d’Or et pour leur festival de la semaine prochaine.

On fait aussi des trucs en dehors de sciences po, comme le carnaval de Paris, ou d’autres concerts : en décembre on a fait la première partie des Fatals Picards à la nuit des Troubadours de Centrale, qui nous ont rappelés, on rejoue pour eux mardi prochain !

TAFTAF : C’est en projet… chut

ART’CORE : On a organisé un spectacle avec la comédie musicale La Comédie Humaine en décembre devant un boutmy [ndlr: l’amphithéâtre Emile Boutmy est le principal amphithéâtre de Sciences Po] plein à craquer ! Ca donne envie d’en faire toujours plus !

Sinon, on n’organise pas vraiment d’événements de nous-mêmes puisqu’on est sollicité par différentes associations de Sciences Po. On danse à des soirées, des événements sportifs comme les Parisiennes, les Collégiades  [ndlr: les Collégiades de Sciences Po sont plusieurs compétitions artistiques et sportives entre les 7 campus de l’école] etc, et ponctuellement dans Sciences Po (Péniche, cafet…).

NOISE : A quoi vous aspirez en tant que collectif ?

TAFTAF : La recherche, le plaisir, tout et rien à la fois. Ça marche non ? Nos activités sont à leurs balbutiements, et à vrai dire nous ne cherchons par à faire mais essayons de trouver ce qu’est être.

ART’CORE : On essaye d’ambiancer Sciences Po dans différents événements avec des chorégraphies dans des styles type hip-hop/ragga/dancehall. Dans d’autres contextes, comme les Collégiades ou des demandes particulières de certaines associations de Sciences Po, on essaye de montrer à la communauté Sciences piste (et au delà) d’autres univers comme du lyrical, du jazz, du classique… On souhaite faire découvrir et aimer des styles ultra divers. Du moins on essaye d’intéresser les Sciences pistes à la danse !

NOISE : Quelle est l’ambition de vos collectifs ?

BATUKA : Notre ambition est justement de ne pas se cantonner à notre rôle de supporter science-piste (même si on adore ça) et de vraiment se rapprocher de ce que font les vraies  batteries qu’on trouve dans les écoles de Samba. On met un point d’honneur à se renouveler dans notre musique, on prend des cours avec d’autres mestres, on fait des concerts à l’extérieur et par exemple ce dimanche nous avons participé au Carnaval de Paris, ce qui n’a rien à voir avec Sciences Po.

TAFTAF : Comprendre !

ART’CORE : On a dans l’idée de continuer ce qu’on fait pour Sciences Po, à travers les divers événements auxquels on participe. On espère prendre de plus en plus d’ampleur pour pouvoir continuer à recruter des talents chaque année et que la communauté sciences piste ait toujours envie d’en voir plus ! Sinon, à travers nos vidéos, notre page Facebook, et le bouche-à-oreille, on se fait connaître doucement au delà des murs de la Péniche avec la même envie de montrer toute notre diversité de styles et de personnalités.

Vous attendent donc au rendez-vous le 14 mars de 12h30 à 17h30des danseurs de tous les styles avec Art’Core, des percussions brésiliennes avec la Batuka et un mélange des arts avec TafTaf..! 

Pour plus d’informations:

==> la page Facebook de Art’Core: https://www.facebook.com/ArtCoreScpo

==> la page Facebook de la Batuka: https://www.facebook.com/batuka.sciencespo


Texte : Kahina

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