A quelques 393 kilomètres de Paris, une compétition acharnée bat son plein. Véritable Eldorado des gourmands, Londres est l’arrière cuisine d’une myriade de cultures gastronomiques.
Contrairement au caractère cosmopolite de Paris, la diversité londonienne juxtapose, crée de la concurrence et de la spontanéité. Eh oui, à Londres on trouve une variété folle de repas à des prix incroyables. La Street Food à Londres, ce sont les Food Markets.
Mais concrètement, c’est quoi un food market ? C’est simplement un marché qui rassemble le producteur et le consommateur. Ils constituent la chaîne d’activités qui amène la nourriture de l’entrée de la ferme à l’assiette. Les principaux sont le Food Market de Brick Lane à l’est de la ville, le Food Market de Camden au nord et le Borough Market à London Bridge. En sortant de Camden Town Underground par exemple, sans savoir où aller, il faut se laisser guider par la foule et par les centaines d’odeurs toutes plus appétissantes les unes que les autres. Une fois arrivé sur le marché, il ne reste plus qu’à choisir où l’on veut s’évader, souvent hors de la métropole européenne mais en même temps en plein centre. Et ensuite, on s’assoit sur ces vieilles motos peintes et transformées en siège au bord du Regent’s Canal avec une barquette de tandoori. Tout ça entre 4 et 5 livres.
La différente répartition spatiale qu’on trouve à Londres engendre des prix extrêmement bas et attractifs. Il n’y a de la place que pour la concurrence et la compétition des différentes cultures de la ville. C’est très frappant à Brick Lane où cette fois ci le marché est couvert dans un ancien entrepôt. Vénézuéliens, Italiens, Thaïlandais, Jamaïcains, Indiens bien sûr, Anglais, Américains tous crient plus forts que les autres pour attirer l’attention du moindre client. Et, petite technique gourmande que j’ai développé, si vous ne savez vraiment pas quel pays choisir, faites le tour deux ou trois fois et on vous aura crié dessus dans toutes les langues pour vous régaler.
Richard Johnson, un journaliste en revenant de New York et de sa street food culture, a décidé de se pencher sur les food markets londoniens. Ce faisant, il a réellement concrétisé la compétition dont je parlais en créant les British Street Food Awards en 2009. La compétition est alors généralisée à tout le Royaume-Uni et l’Europe continentale. Il veut montrer par là que l’on peut très bien manger en dehors d’un restaurant et son slogan est, sans surprises, « Working for the Street Food Revolution ».
Ces marchés sont donc des espaces fondamentalement urbains qui contribuent fortement à l’évolution de la ville. A Brick Lane cela est flagrant : le quartier est connu pour sa communauté indienne, les panneaux y sont écrits à la fois en Hindi et en Anglais, mais depuis l’avènement du Food Market, c’est aussi un quartier représentatif des autres minorités de Londres. Ce type d’espace favorise évidemment le dialogue entre les cultures et les rapproche par l’un des canaux les plus savoureux : les vrais repas complets qui nous régalent. Soulignons que ce phénomène se passe surtout dans des villes anglo-saxonnes. D’abord à New-York et un peu plus tardivement à Londres. Les sociétés et, les villes au niveau micro, sont plutôt fondées sur le modèle du « salad bowl » et non pas du « melting pot » avec un communautarisme caractéristique de ces sociétés outre-manche et outre-Atlantique. Mais avec cette « street food revolution », on se rapproche de plus en plus d’un melting pot urbain succulent.
Texte et photos : Kahina
Rencontrée aux abords du quai de la ligne B « Saint Michel » en fond…
Laavanya, 18 ans habitante du Bourget vient d'obtenir son bac scientifique. Suite à la plateforme…
C’est samedi, il est presque 10 heures, et la pluie et le vent sont au…
Portrait de Noureddine 56 ans, responsable du service jeunesse de la ville du Bourget. Plus…
Après avoir vécu neuf ans au Bourget, Magali, 37 ans, a choisi de déménager dans l’Oise…
Karim, 34 ans, est le gérant de l’Entracte, un restaurant bar qu’il a ouvert en…