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Exposition | Doisneau raconte le coeur de Paris

L’Hôtel de ville de Paris expose, jusqu’au 28 Mars, les clichés des Halles de Paris de Robert Doisneau, des années 1950 jusqu’à l’ouverture du forum des Halles en 1979. Cette courte exposition souligne le basculement entre les Halles du joyeux capharnaüm du « ventre  de Paris » au Forum des Halles actuel, temple de la consommation moderne. 

Exposition « Paris les halles » du photographe Robert Doisneau jusqu’au 28 Mars à l’Hôtel de ville de Paris

Surprenante est cette exposition de Robert Doisneau sur les Halles de Paris. Deux petites centaines de clichés, accompagnés de citations du photographe, racontent une histoire des Halles que les jeunes générations ne connaissent pas.

Les Halles d’aujourd’hui représentent, dans l’imaginaire parisien, une sorte de fouillis incroyable. Paroxysme du surpeuplement de métros/RER, lieu de mélanges, de consommations, de visites, tantôt accueillantes tantôt inquiétantes. Ce que Doisneau nous conte, c’est son histoire d’avant : les Halles des pavillons Baltard, l’ancien Rungis, peuplées de tous les commerçants possibles et imaginables, ou autant les petites gens que les plus aisés venaient faire leur marché.

Pourquoi les Halles ? Le photographe s’était pris d’affection pour cette fourmilière géante, ce théâtre de la vie, pour ses odeurs, ses décors mystérieux dans l’ombre de la nuit, et surtout pour ses acteurs en blouse blanche qui hantent le lieu. De ce boucher à la gauloise au bec, à l’autre et sa tête de veau… Tant de spectacles !

Imaginez alors, pour cet amoureux de la vie bruyante des Halles, la peine qu’a été la sienne à leur destruction. Les pavillons ont été démolis et le marché déplacé pour des raisons de place et d’hygiène : « tout ce quartier est pétrifié par un gel brutal, Paris perd son ventre et un peu de son esprit. » S’en suit « le trou des Halles » qui restera comme tel pendant de nombreuses années. Doisneau immortalise la nostalgie, l’inquiétude ou le désarroi des parisiens, touristes, habitués qui observent ce trou béant.

C’est une histoire d’amour à la fin tragique que représente cette exposition : il y a eu la rencontre de Robert Doisneau avec les Halles, son attachement, leur histoire, puis la destruction, le trou béant et la reconstruction progressive d’une autre vie au cœur de Paris. Pour les amoureux de la ville, des changements, laissez-vous surprendre par cette histoire de Paris.


Texte de Margaux Dolenc

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